Le Kruger, le Kruger, pfff.... Encore un carnet sur le Kruger, me direz-vous. Eh oui, la richesse de ce parc est inépuisable et mérite bien un carnet de plus. Et surtout, ça ne sera pas « mon » carnet, même si c'est moi qui le lance, mais avant tout celui de Catherine et Bernard, qui tiennent le guidon du tandem.
Sans vouloir ni trahir leur pensée ni, encore moins, vanter les mérites de mon journal de bord, je crois les avoir amenés à abandonner leurs réticences à visiter un parc dont tout le monde s'accorde à dire qu'il est probablement un des plus façonnés par la main de l'homme. Quand on est habitués, comme eux, aux espaces sauvages de la Tanzanie, ça peut même être un choc.
On dit souvent « le Kruger ne se présente plus », mais c'est un peu court jeune homme, on peut dire bien des choses en somme : malgré les 12 camps principaux, avec leurs stations-services, leurs restaurants, leurs boutiques, parfois leurs banques, malgré les 5 bush camps, les 3 bush lodges, les 10 lodges privés, les 11 aires de pique-nique, les 9 portes d'entrée et les 879 km de routes goudronnées, le Kruger reste un parc exceptionnel par sa taille et la diversité de sa faune et de sa flore : 20.000 km², 360 km du nord au sud, comprenant 16 éco-zones différentes, 336 espèces d'arbres, 507 d'oiseaux, 147 de mammifères, 114 de reptiles, 34 d'amphibiens...
Fin avril, je reçois donc un mail de Catherine m'informant du projet d'un voyage en Afrique du Sud à l'automne. On se met d'accord sur les dates (deuxième quinzaine d'octobre) pour que Florence et moi prenions une semaine de vacances afin de rejoindre Catherine et Bernard au Kruger. On réserve alors dans les mêmes camps, en remontant progressivement à l'extrême nord du parc.
De la limite sud jusqu'à la Sabie River, le relief est assez vallonné avec beaucoup de kopjes, et un couvert végétal assez dense, d'arbres et d'arbustes et quelques belles forêts riveraines le long de la Sabie et de ses affluents. C'est la zone la plus riche du parc, la meilleure pour observer Rhinos et Léopards.
De la Sabie à la Olifant River, ce sont de grandes plaines d'où les arbres disparaissent progressivement pour laisser la place à une savane propice à l'observation des grands troupeaux d'herbivores et des fauves.
De la Olifant à la Shingwedzi River, une grande zone monotone de buissons de mopane, poussant sur un sol rocailleux et sec. La faune est moins diversifiée, mais on peut y voir des espèces rares d'antilopes.
Au nord de la Shingwedzi jusqu'au Limpopo et à la frontière, le paysage est à nouveau plus varié, alternant savane et zone de forêt avec des arbres pouvant atteindre 30 mètres. Cette zone est surtout appréciée pour la diversité de son avifaune, avec des espèces qu'on ne voit pas dans le reste du parc.
Octobre, c'est le début de la saison des pluies, avec un temps souvent changeant, le parc recommence à verdir, même s'il reste encore majoritairement sec. Les températures peuvent être très élevées - et on a eu, effectivement, jusqu'à 42°C. C'est une période où les oiseaux sont plus actifs, avec les arbres qui refleurissent et le nombre des insectes qui augmente, et c'est aussi les premières arrivées des oiseaux migrateurs (rapaces, guêpiers,...).
Voilà, le lieu, l'époque et les personnages étant présentés, je laisse la plume à nos héros, dont on voit ici le bout des appendices oculaires :