SUJET : Samburu, Buffalo Springs, Baringo, Masai Mara, oui au Kenya !

Comme l'a noté Catherine dans son épatant épique exhaustif et tout et tout compte-rendu de safari, nous croisons, comme ici à notre étape à Nayuki, animaux domestiques


comme animaux sauvages (ben quoi, tout le monde a bien le droit de faire ses courses)

Super le carnet de bord de "Bibi" et ces photos typiques qui nous mettent si bien dans l'ambiance du pays !

Pour revenir brièvement au pb des bagages cabine, de toutes façons, on n'a plus le droit de rien emporter : ni dentifrice, ni déo, ni boisson, ni rien du tout (je me souviens de mon retour avec ma fille de 7 mois, j'avais préparé 3 biberons avec juste la quantité de lait en poudre et j'avais de petites bouteilles d'eau pour les remplir au bon moment, j'ai eu toutes les peines du monde à les faire accepter au contrôle ! Honteux !) Du coup, vêtements de rechange et rien de plus. Je ne ferai aucun commentaire sur la politique menée par Air France !

Oups, j'ai raté le début ... mais j'ai rattrapé rapidement.
L’éléphant me semble petit, ne serait-ce pas un pygmée échappé de Bornéo ?
Je suis prêt pour la suite, moi qui ne suis pas trop fervent des voyages africains, j'espère bien trouver quelques images qui me réconcilieront avec les safaris.
Je ne mets pas la pression mais bon lol

Nous arrivons à Samburu vers 13 heures. Je dis Samburu, mais en fait c'est à la porte joliment zébrée (de Grévy, œuf corse) de la réserve de Buffalo Springs que nous nous présentons.


Buffalo Springs et Samburu sont deux réserves adjacentes, juste séparées par l'Ewaso Ngiro, une rivière peu profonde que la faune pourrait traverser à pied même en saison des pluies, sauf en cas de crues. Pourrait traverser, si la présence de crocodiles n'incitait les plus vulnérables (disons les herbivores de taille inférieure à un éléphant... et moins avantageusement cornus qu'un buffle) ou les plus prudents (lions) à emprunter le seul passage possible pour les humains et leurs véhicules, ce pont :


On passe ainsi d'une réserve à l'autre sans formalités, les droits d'entrée sont valables pour les deux.

Maintenant les compagnies font des forfaits golfeurs en acceptant 15kg supplémentaires en soute, elles pourraient bien faire des forfaits photographes.... Tout ce qui ressemble à un boitier et une optique passe en cabine. Sur notre Low Cost domestique en Inde cet hiver, nous avons du négocier avec un des comptoirs d'enregistrement, mais en effet le bon format est de mettre tout dans des valisettes cabines même si le poids dépasse.... le gros sac à dos "bourré" que tu sembles avoir du mal à porter est toujours suspicieux.

Quant à ce pont, il me rappelle aussi des souvenirs..... et c'était aussi il y a 7 ans....

vite la suite....

Je suis admiratif devant votre courage pour rédiger et illustrer vos carnets de voyage. Je vais suivre celui-ci avec délice.

Yvon écrit: Je suis admiratif devant votre courage pour rédiger et illustrer vos carnets de voyage. Je vais suivre celui-ci avec délice.

Yvon, je suis admiratif devant ton courage à créer, entretenir et améliorer Wilipi. Nous continuons à utiliser celui-ci avec délice.

Marine en Guyane écrit: Je ne ferai aucun commentaire sur la politique menée par Air France !

Marine, sans vouloir défendre à tout crin notre chère (...) compagnie nationale, les contrôles sont effectués par des employés de sous-traitants des aéroports, pas par la compagnie aérienne qui contrôle juste l'identité (et éventuellement la conformité en dimension des bagages de cabine). Ces règlements tatillons sont du ressort de l'IATA et des administrations aéroportuaires. Et il n'y a pas qu'en France que les contrôles sont parfois bien abscons. À Schiphol (Amsterdam), on nous a confisqué une bouteille d'Amarula achetée sous douane en Tanzanie au prétexte que l'emballage n'était pas conforme...

Jean-Christophe, les valises sont une bonne solution pour le transport, le hic, c'est qu'elles sont inadaptées sur place pour utiliser et ranger le matériel, donc nous avions placé un sac Kiboko dans une de nos valises souples de soute...

Amicalement

Bernard

PS : Loïc, tu as l'œil, on ne peut rien te cacher !

Pour ceux qui contrairement à JC n'ont jamais eu la chance de franchir ce pont, pourrait être utile une petite présentation de notre futur terrain de chasse (photo, évidemment bien sûr œuf corse).

Les réserves nationales de Samburu et Buffalo Springs ont été établies en 1961 et 1965 dans la partie aride du Kenya, peu peuplée et jusqu'alors peu ou pas touchée par la "civilisation".
Samburu tient son nom d'un attribut de l'ethnie locale, le sambur, un sac en cuir que les Samburu portent à la ceinture qui par une sorte de métonymie a désigné les porteurs de l'accessoire. Samburu est un nom donné par les non-Saburu qui préfèrent leur nom maa, il-Oikop.
Les Samburu sont en effet des nilotiques, des cousins des Masai dont il parle la langue, le maa, et partagent beaucoup de traditions et coutumes. Comme les Masai, ils ne chassent (chassaient) pas et ne cultivaient pas les terres, n'installaient pas de barrières, de grillages, donc la faune sauvage pouvait vivre alors en parfaite harmonie avec ces pasteurs, peu nombreux, dont les troupeaux ce chèvres et bovins, mal ou pas soignés donc également peu nombreux ne représentaient pas une concurrence pour les pâturages.
Buffalo Springs doit son nom à des sources dont l'origine serait due à des bombardements italiens pendant la deuxième guerre mondiale. Étonnant, non ?


Les deux réserves couvriraient à elles deux 515 km², elles ont une altitude de 1300 m.
Pourquoi conditionnellé-je ainsi ?
Eh bien, les données trouvées sur Internet comme dans les livres varient du simple au double...

Pour les 515 km, c’est dans l'excellentissime Kenya Tanzanie le guide du voyageur Marcus, que je les ai dénichés, mais on trouve aussi :

« presque 300 km² » pour les deux dans Kenya Tanzanie Zanzibar Guides Arthaud;
165 km² pour Samburu dans Kenya Guides Gallimard et Afrique orientale Guide Vigot Nature (et 300 pour Buffalo Springs);
165 km², aussi, mais pour les deux pour le beaucoup moins excellentissime Kenya Tanzanie Le guide du routard;
239 km² pour les deux réserves dans le Petit futé;
« quelques 300 km² » pour les deux dans Kenya Lonely Planet, 190 km²;
225 km² pour Samburu et 339² pour Buffalo Springs pour Kenya et Tanzanie Guide évasion Hachette;
« les deux réserves réunies ne couvrent que 400 km² » pour Kenya-Tanzanie-Zanzibar Footprint Gallimard.

Mêmes disparités dans les sources livresques anglo-saxonne et, comment pourrait-il en être autrement, sur Internet. Un site apparemment sérieux, samburucouncil.com/ indique 390 km² pour Samburu.

Alors, me direz-vous, quel est le bon chiffre ? D’abord, je ne suis pas de l’esprit de géométrie (ce qui ne veut pas dire pour autant que… hélas, Pascal me pardonne). Ensuite, je vous propose un jeu : une carte avec l’échelle et vous calculez la surface. De rien, c’est de bon cœur…

Mais trêve de chiffres, allons à l’essentiel ! L’essentiel, c’est que Samburu dispose d’une faune exceptionnelle, avec des mammifères quasi endémiques et des oiseaux de zone aride en nombre (plus de 360 espèces recensées rien qu’aux abords de la rivière !) mais de plus est splendide, unique, avec des paysages sublimes.
Je dis (et dirai) Samburu, mais cela et ce qui suit valent aussi pour Buffalo Springs.


Présentation des lieux (sans chiffre, ou presque, pas de panique).
La rivière Ewaso Ngiro est bordée tout du long (environ 25 km) par une forêt galerie où les palmiers doums voisinent avec avec de grands arbres. La rivière et ses abords forment une sorte d’oasis au milieu de steppes, savane herbeuse ou avec broussaille (bush) ou pauvrement arbustive.


Samburu est plus ou moins aride les trois quarts de l’année, hors la saison des pluies de mars à mai. Sauf sur et près des rives, les arbres sont peu nombreux, avec beaucoup d'acacias et de flore de savane sèche. Une fleur rompt parfois la monotonie austère du paysage.
Edit : ici, Rose du désert, Adenium obesum, un arbre/arbuste dont le tronc évoque un jeune baobab, mais d'une autre famille que celui-ci. À Samburu, les Adenium peuvent atteindre quatre ou cinq mètres de hauteur.

Seuls manquent les baobabs pour offrir un archétype de décor africain, mais leur absence n'empêche pas Samburu d'être mon parc préféré avec Ruaha pour la splendeur de ses panoramas....
[edit] panorama qui ici penche à droite, mais c'est normal car à Samburu l'horizon penche à droite


Mont Kenya se détachant en arrière des pentes de l’Ol Doynyo Lolokwe Sabachi Ouf (Ololokwe pour les pas intimes), collines, sommet du Koitogor (1245 m), plusieurs fois avec Catherine nous nous sommes exclamés, ou recueillis en silence, devant des visions de matin du monde.

L'Ewaso Ngiro, qui porte bien son nom : la rivière d'eau brune, n'est pas qu'au centre géographique des réserves, elle en est le cœur, elle en concentre la vie. Les arbres qui la bordent sont de loin les plus grands, eau et végétation attirent les brouteurs comme les mangeurs de feuilles (et ceux qui les mangent)...

Mais je sens que les biquets et piafous commencent à vous manquer, et ce n'est pas les éléphants et les oryx de la dernière photo ou la girafe de l'antépénultième qui suffiront à étancher votre soif... Patience, on y vient. Masi d'abord posons nos affaires au lodge, le Samburu Lodge, pour déballer nos boîtiers et objectifs de leur coque Samsonite. On nous donne à l'accueil, après la serviette et le jus de fruit de rigueur, la clef de la chambre 65 ! Bon sang, c'est loin, les bungalows défilent. Enfin la nôtre. Nous comprenons que son choix n'était en rien une brimade, c'est certes loin du mess (et de ses possibles bruits) mais au bord de la rivière, avec une terrasse qui la surplombe. Et tiens, un comité d'accueil, deux koudous, un Monsieur et une Dame, mince, les appareils photos ne sont pas accessibles sauf le petit Olympus dans ma poche, vite, je bâcle quelques photos, pas grave, ils sont sans aucun doute des habitués, on fera mieux tout à l'heure ou demain, je pense (naïvement).

1 Grand Koudou, Greater Kudu, Tragelaphus strepsiceros



PS : Matthieu, les paramètres de prise de vue (EXIF) sont inclus...

Après un bon buffet et un peu de repos, nous remettons ça. ce n'est pas comme si Abu avait fait plus de six heures de conduite ce matin, hein ? Donc à 16 heures, départ pour un game-drive de fin de journée. En allant au 4x4 nous rencontrons un des nombreux charmants petits effrontés qui squattent le lodge :

2 Vervet, Chlorocebus aethiops


Je suis installé aux places arrière, avec des vitres coulissant latéralement et non de haut en bas comme devant, je suis également situé plus haut qu'aux places de devant. C'est un peu moins pratique pour les photos par la fenêtre, quand on essaie de minimiser les vues en plongée , je n'ai pas d'appui mais je bricole un "porte-objectif" de fortune qui me rendra bien service, surtout une fois que j'aurai amélioré le schmilblic en raccourcissent la boucle... La poignée de l'objectif calé dans la boucle, et hop, envolé le poids (6 kg) de l'appareil et de son petit mignon 800 mm !

Malgré mon bricolage (ou à cause ?), je ne suis pas le plus rapide en action et c'est Catherine qui photographie notre premier piafou du safari :

3 Eurocéphale de Rüppell, Northern White-crowned Shrike, Eurocephalus ruppelli


Comme vous pouvez le remarquer sur la photo, le temps est moyen, une courte pluie nous fera même fermer un moment les toits. Chacune des deux rangées disposent de son propre toit ouvrant, cela limite un peu les déplacement mais permet d'avoir un toit entièrement ouvrant, rabattable et non un toit qui s'entrebâille seulement et donc ne convient pas vraiment pour les oiseaux en vol ou haut perchés, comme celui ci-dessous :

Les paysages sont à couper le souffle effectivement L'immersion commence, nous sommes prêts à souffrir mais pas en silence hein, les commentaires vont fuser