SUJET : VENEZUELA Henri Pittier Morrocoy Llanos Andes

Bon, je vais pas vous refaire le coup de l'iphone qui bzoingue à 5 heures du mat', parce que je veux pas donner l'impression de tirer à la ligne, hein ? Donc, c'est cinq heures et tout se passe comme d'hab.

Aujourd'hui, c'est jour de transition. Nous quittons Hato Piñero, un domaine très attachant par ses paysages, son mode de fonctionnement, son côté cosy, bar, salon, ses cocktails Piñero.

Ah, je vous ai pas raconté ? C'est une recette donnée par Bruno, un Seven Up qui apporte les bulles et le sucre, plein de sucre dans cette limonade, un citron vert pressé qui apporte l'acidité qui va bien pour combattre le sucre du Seven up. Terrible, hein ? ah, j'ai oublié un détail, finalement assez important quand même. Dans la bonne recette, comme pourrait dire Dominique, qui n'en boit pourtant pas " Vous avez beau dire, y'a pas seulement que du citron, y'a aut'chose. Ça serait pas des fois du gin, hein ? - Si, y'en a aussi."
Donc rajouter une larme de gin. Une larme de crocodile de l'Orénoque, œuf corse, disons le 1/4 du verre. Ou moins si l'on est pas habitué à une boisson d'homme.

Une photo sans rapport avec le texte (ça vous change pas beaucoup ? c'est pas gentil !) pour faire plaisir à Frédéric


Mais ce qui me manquera quand même le plus, ce qui fait que sans doute nous retournerons au Venezuela (avec les vols de dendrocygnes, avec le fourmilier, les coqs de roche, Bruno et Sergio), c'est les virées nocturnes avec (G)Ertrudis, nos rendez-vous de nuit (en tout bien, tout honneur, hein) avec savacous, ibijaus gris et autres engoulevents. Non solum il est d'une habileté diabolique à débusquer tout ce qui est embusqué, sed etiam il est sympathique, comme dit Dominique "L'homme de la Pampa parfois rude reste toujours courtois".

Con ron et après ron-ron (de plaisir et/ou de siesta)

Nous nous installons dans le super van. Les places à l'avant sont les meilleures car elles permettent de voir le paysage par le pare-brise plutôt que par les vitres très fumées. Spontanément, sans même nous en être concertés, les meilleures places (et les moins bonnes) seront réparties à tour de rôle. Quand Bruno qui voyage à la place du mort passera à l'arrière pour un débriefing ornitho, sa place sera même occupée par le plus méritant (certaines mauvaises langues disent par le plus gros. Le plus lourd, quoi. À tous points de vue. Je reste serein, la bave du crapaud n'atteint pas blanche colombe, et tout ça).

Le restaurant de bord de route du midi est doté d'un mini-zoo où sont enfermés singes et aras. Bruno nous explique que c'est une attraction quasi obligatoire pour ce type de commerce au Venezuela.
Les aras sont menacés de disparition pour finir leur vie dans des cages et volières, que ce soit au soleil du Venezuela ou à l'ombre en Europe, cela reste attristant. Bon, la viande grillée est bonne, la sauce à l'avocat et la bière aussi, mais c'est à peine suffisant pour nous rasséréner.

Le paysage a changé, les rares reliefs de Hato Piñero ont disparu, faisant place à des marais, des espaces en eau de chaque côté de la route construite en hauteur sur une sorte de digue.

Nous arrivons au Hato El Cedral en milieu d'après-midi. Cette propriété a été nationalisée. Un je ne sais quoi à l'entrée, le temps mis à ouvrir le portail, le personnel nécessaire à cette opération délicate, plus tard les min-pénuries temporaires de (rayer la mention inutile) miel, sauce piquante, bananes, bière (fausse alerte ???), cela pourrait-il être en relation ?

On nous attribue nos chambres, Catherine et moi confisquerons celle de Sergio et Bruno à la suite d'un incident domestique dans notre chambre initiale... Je ne le relaterai pas en détail pour ne pas choquer les âmes délicates et sensibles qui fréquentent majoritairement Nunda qui ne veulent rien savoir des WC bouchés. Mais je vous dirai seulement, que, juste après la constatation que nous ne pourrions pas prendre de douche car il y coulait juste un filet d'eau, brûlante de surcroît, ces soucis de sanitaire ont conduit ma blonde au bord de la crise de nerf... Heureusement Sergio est là, qui, en vrai hidalgo-gentiluomo (il a la double nationalité vénézuélienne-italienne) qu'il est nous propose de changer et de prendre la chambre qu'il partage avec Bruno et où tout fonctionne bien.

Le temps d'arracher Bruno à sa douche, le pauvre, et nous sommes dans notre nouveau chez nous, chambre spacieuse, climatisée, avec fenêtre. Devant la rangée de chambres, des capybaras paissent, des oiseaux volètent, le parc du hato est (abondamment) planté de grands arbres. Parmi eux tiennent une bonne place ces "cèdres" qui n'en sont pas vraiment mais qui ont donné leur nom au domaine, de l'espèce Cedrela odorata. Ce parc est fréquenté par nombre de mammifères, dont tatou, agouti, cerf, renard, et d'oiseaux (nous y verrons plus de 15 espèces), tous y trouvent refuge contre les prédateurs et ressources en nourriture (dont possiblement parfois chez les autres occupants, hein, Monsieur le grand-Duc, Monsieur le Renard ?).

Un cèdre et son fruit

Quittons El Cedral, enfin sans le quitter, je parle de l'hébergement, et encore, c'est temporaire, nous y retournons ce soir, pour manger et dormir. Sois bref ! OK, OK, je m'exécute...
Nous partons pour une première visite dans un camion aménagé comme ceux d'Hato Piñero avec de petites différences, dont un toit en toile qui pourrait être gênant pour les photos vers le haut. On fera avec. La glacière ne comporte que de l'eau, pas de sodas, Pepsi, Seven up, mais l'abondance reviendra les autres jours. Globalement les prestations sont plus "rustiques", la nourriture est saine mais plus basique, du genre "qui tient au corps", le buffet et la salle à manger sont moins soignés, mais, contrairement à ce que j'ai pu lire sur le ouaibe ici ou là, le personnel est aimable.

Ma blonde devant le réfectoire


La piscine et une partie du parc


L'eau de la piscine est très sale ce premier jour, elle mérite bien d'être changée. Et elle le sera le lendemain.

Bon trêve de plaisanterie, elles arrivent les photos ??

C'est une crise de l'offre. Plus facile à y rémédier qu'à une crise de la demande, hein. Suffit d'augmenter les cadences de travail de l'ouvrière.

T'as entendu ta copine, Catherine, faut dormir moins, 5 heures, c'est beaucoup trop !

Après l'oiseau national du Venezuela, l'Oriole troupiale, c'est l'arbre national que nous photographions, l'araguaney, Tabebuia crysantha

Dans un arbre une Oriole jaune

96- Oriole jaune (Yellow Oriole) Icterus migrogularis

Dans l'eau, un chevalier solitaire, au 500 mm, puis un autre du même métal mais au 800 mm, et une spatule

97- Chevalier solitaire (Solitary sandpiper) Tringa solitaria

et une spatule, je disais, voilà, voilà