SUJET : VENEZUELA Henri Pittier Morrocoy Llanos Andes

à laquelle succède un courlan brun à terre, sinon atterré (c'est vous qui l'êtes ? Désolé)

38- Courlan brun (Limpkin) Aramus guarauna

puis un jabiru haut placé dans la lumière du soleil couchant

39- Jabiru d'Amérique (Jabiru) Jabiru mycteria

et comme image de chute, que rêver de mieux qu'un "faisan qui pue", l'hoazin que nous avons vu mieux éclairé un peu auparavant mais dédaigné, car, dit Bruno, "à El Cedral, les hoazins, on les chasse à coup de casquette !".

40- Hoazin huppé (Hoatzin) Opisthocomus hoazin


Et bien, c'est raté car voilà-t-y pas que dans le couchant du soleil, des aras jouent aux ombres chinoises, normal, c'est des macaos (varietas enfers des jeux)

41- Ara rouge (Scarlet Macaw) Ara macao


Le soir tombe enfin avec la disparition, momentanée, du susdit soleil qui longtemps s'est couché de bonne heure.


Alors, c'est fini pour aujourd'hui, nous allons rentrer, car demain on se lève à 5 heures. Euh...

Ah ben non, c'est pas fini. Quand y en a plus, y en a encore ! Bruno nous annonce que nous allons faire un game-drive tour en camion pour voir des animaux de nuit ! Nous serons confiés aux bons soins et aux bons yeux de Herr Truditz. Effectivement, l'homme a l'air assez chenu pour être un de ces émigrés allemands qui ont fleuri dans les dictatures sud-américaines une fois le Reich de 1000 ans effondré. Cependant il a le teint mat et bronzé, ce qui peut s'expliquer par la vie au grand air et au soleil, son espagnol vénézuélien fluent peut tenir d'un don particulier pour les langues ou de 60 ans de pratique, mais ce qui ne colle pas, c'est qu'il a l'air bien trop sympathique pour coller à l'image que j'ai d'un tortionnaire nazi.

J'aurai l'explication, ce n'est pas Herr Truditz, mais Gertrudis, solamente le G initial placé devant une voyelle ne se prononce pas en espagnol, c'est un peu ênant au début mais on s'y fait.

(G)Ertrudis s'installe à l'avant, sur le banc qui surplombe la cabine, une puissante torche en main et c'est parti ! C'est énial, absolument énial !

Un tamandua fourmille devant nous, remarquez ses puissantes griffes destinées à éventrer les termitières les plus solides.

Bijour Vincent,

Je te réponds ce soir à la maison, ici j'ai pas les EXIF sous la main

Bernard

PS EXIF :

Notre ami tamandua est habillé à la ville comme à la scène par sa maman, il est pris en photo soit au 1 D Mk III, pas de flash, photo en appui sur une ridelle (pas de bean-bag, j'étais excité comme un pediculus, euh un gallus) mais 6400 ISO, 800 mm L IS, au 1/320 et f/5,6, sait au 50 D à 1000 ISO au 70-200 (à 185 mm) avec flash, f/4 au 1/160 s. Merci Catherine et Neat Image pour le traitement

Le bel engoulevent a été shooté au 1 D Mk III à 6400 ISO, pas de flash, 800 mm au 1/800 f/5,6

Le lapin de Floride [à venir...] a été immortalisé avec un 1 D Mk III à 6400 ISO, pas de flash, un 800 mm L IS au 1/160 à f/5,6

(ça vaut le coup) le savacou huppé 50 D 70-200 (à 176 mm) f/4 L IS, flash incorporé (2ème rideau), 1/250 s à f/4, 1000 ISO et 1 D Mk III, 800 mm, 6400 ISO sans flash, 1/1250 à f/5,6.

Après notre ami fourmilier arboricole, c'est un ami ailé, beaucoup plus mimétique, que l'œil avisé de (G)Ertrudis repère. Un engoulevent, plus précisément un engoulevent pauraqué... Il essaie de passer inaperçu, mais qu'il est beau dans son camaïeu de beige.

42- Engoulevent pauraqué (Pauraque) Nyctidromus albicollis



et tout flou, pas beau, mais j'aime bien quand même, un engoulevent minime

43- Engoulevent minime (Lesser Nighthawk) Chordeiles acutipennis (avec 2 n, hein, sinon ça fait pas pareil)

Puis, moins discret, d'une beauté peut-être moins raffinée, disons d'une beauté non plurielle, euh, singulière, un héron à large bec, dont le nom français est aussi extraordinaire que l'apparence. C'est le savacou de la haute huppé, et hop :

44- Savacou huppé (Boat-billed Heron) Cochlearius cochlearius


qui nous regarde avec curiosité, qu'est-ce que c'est que ces drôles d'oiseaux sans bec, sans bon bec (j'ai des chewing'), sans bec en bateau, foi de Boat Billed Heron, je suis surlecuté !

J'ai vraiment un coup de cœur pour ce sympathique héron, il est trop drôle ! Mais (G)Ertrudis continue ses exploits à la torche. Tiens, en voilà un...


Même qu'on comprend pourquoi on le qualifie d'albicollis, à collier blanc... Faut le trouver, surtout avec les yeux fermés (ceux du piafou, faut quand même pas exagérer) qui ne reflètent pas la lumière de la torche. Un exploit, je vous dis.

Ah oui, je vous en ai pas parlé, de sa manière de se servir de son fanal. Bruno et Sergio nous avaient prévenu, non, non, ce n'est pas un Parkinson ou un abus de boissons fermentées qui font que le faisceau de la lampe est erratique, que ses mouvements ne relèvent d'aucune logique apparente, que la torche semble ne jamais s'arrêter de bouger. Du moins avant d'avoir trouvé sa cible. Analyse en temps réel, dit Bruno. Ça m'épate pas. Moi aussi, j'analyse en temps réel, éh l'autre ! Oui, mais bougre de mauvais esprit que tu es, ton temps réel à toi se compte en secondes, longues et multiples, alors que (G)Ertrudis nous fait ça en quart de millipoil de très courte seconde. Et dans le noir, ou quasi, alors que moi j'analyse mieux sous mon Scialytique ND... Oui, c'est du temps réel à la limite de l'irréel, tiens, ça me fait penser à l'archer zen qui atteint sa cible les yeux bandés.



Nous rentrons comblés, cette sortie nocturne peut ne pas plaire à tous, pour nous, cela restera un des moments forts de notre séjour. Et puis nos amis à quatre pattes ou à deux ailes étaient bien présents, même lui ne nous a pas posé de


edit/Catherine : ... Lapin de Floride ou lapin à queue blanche (Eastern Cottontail), Sylvilagus floridanus qui résiste à la myxomatose, lui.

Et cette fois, vraiment retour au bercail, parce que demain nous nous levons à 5 heures... Ainsi au Venezuela, longtemps nous nous sommes levés de bonne heure, s'agissait pas de chercher à reperdre du temps.

Merci Vincent, mais je pense que cela tient beaucoup à la qualité de l'éclairage, la torche de (G)Ertrudis est vraiment puissante.

Et aussi, même si cela ne vaut pas les hautes sensibilités du Nikon D3, les derniers boîtiers pro Canon ont des 3200 ISO presque exploitables et des 6400 sauvables... (surtout avec une blonde qui assure comme la mienne).

Bernard

Rassure-toi, nous avons aussi fait des bouses, enfin surtout moi, mais je ne les montrerais à quiconque pour rien au monde, tiens regarde ce cerf bistrié et cet œdicnème de Virginie, ou Lycée de Versailles :




Bon, on va aller manger et se coucher, car demain, on se lève à 5 heures...

Bzoing de 5 heures, déjà ? Déjà !

Notre chambre est grande, non climatisée, elle est rafraîchie par un énorme ventilateur au plafond qui tourne avec un bruit impressionnant certes, mais une efficacité réelle. En le regardant tourner pendant la sieste, mon imagination pourtant très limitée se tourne vers des histoires type "tchac-tchac le Bernard", toute cette sorte de conjectures morbides, vrais bides pour arranger la conjoncture, comme notre époque de crise sait si bien les développer...

En plus de ce tournicotant appendice rafraîchissant, à peine plus bruyant que deux ou trois vieilles clim' mais beaucoup moins desséchant pour la peau, notre chambre présente un autre avantage de taille. C'est la plus proche du réfectoire ! Et donc de la cuisine, d'ailleurs les douces fragrances d'arepas dans la friture nous parviennent par les aérations grillagées dont, à défaut de fenêtre, elle est abondamment pourvues en hauteur, juste sous le plafond. Apparemment y a pas que les arepas qui se fritent, les cuisinières aussi. Bon, en fait, les éclats de voix que nous entendons ne sont que des échanges vifs mais les plus amicaux du monde, demain ils seront d'ailleurs remplacés par des chants mélodieux. À 5 heures du matin. Que l'on ne se trompe pas, on pourrait penser que non, mais j'adore Piñero et signerais de suite pour y passer 2 ou 3 semaines dans les mêmes conditions d'hébergement ou de moins bonnes encore.

D'abord, il y a "open bar". Ensuite le personnel est adorable. Certes on repassera pour le coup de fer à repasser sur les vêtements confiés à ses bons soins de lingères un peu légères sur le coup, mais Tanzanie et Kenya ont sans doute fait de nous des enfants gâtés, ô que trop.

Les parties communes, salons, bar sont très sympas, même si nous fréquenterons surtout l'auvent avant.

On peut faire du cheval, ma blonde vous en parle avec dans la voix des très molle eau traits mollos thèmes holo vibrations dans la voix. Et puis, surtout, le domaine est magnifique, les paysages superbes. Et puis, surtout, il y a voir, à voir, à voir ! À ne plus savoir où donner de la tête, où pointer son gros objectif, où diriger ses jumelles.
Même si pour pas mal d'espèces, Bruno essaie de refroidir notre enthousiasme "Pfff ! Usez pas vos lentilles ! À El Cedral -notre prochaine étape- on les chasse à coup de casquette, ceux-là !".