SUJET : Fynbos et Karoo, deux visages de l'Afrique du Sud

Nous n'avons passé qu'un peu moins de trois semaines en Afrique du Sud, c'est peu, très peu, mais assez pour comprendre que ce vaste pays (plus de deux fois la France, avec 1 200 000 km²) est encore plus multiple, plus varié, plus changeant que le nôtre. On y trouve des climats méditerranéen, tropical, semi-désertique et franchement désertique avec, oeuf corse, les végétations qui vont avec. Ou pas ou presque de végétation...

Pour concocter notre safari sud-africain, il y avait eu des tractations entre les parties dignes de la composition d'un gouvernement de la Troisième République. Et ce même si les parties n'étaient que deux (normal, me direz vous). Le Kruger, c'était mon idée à moi (et pas déçu je suis) et le Cap et ses piafous, puisque c'est là et vers eux que nous vous conduisons, c'était l'idée de ma blonde. Du donnant-donnant, et comme d'habitude je n'ai pas été le vainqueur du deal, imaginez, comment gagner en échangeant un éléphant contre un piafou, même contre une autruche. Et en plus des autruches, on en a même pas vues, ou presque, que de loin, que deux fois, dont une dans un élevage, les malheureuses...

Mais, même si ce n'est pas habituel chez moi, sur ce coup-là, j'exagère, je galèje. J'étais en fait ravi de découvrir un autre visage de l'Afrique du Sud, de l'Afrique, très différent de tout ce nous connaissions déjà. De plus, Catherine avait grâce aux infos de Fred contacté une agence ornithologique au nom sympathique, Rockjumper. Fred avait effectué avec eux un remarquable voyage ornithologique avec (just routine pour Fred) de belles et nombreuses captures - photo, faut-il le préciser.

Avec les conseils précieux de Fred, Catherine avait décidé avec l'agence d'un programme - trop court - de 6 jours et demi centré autour du Cap et des piafous, si j'ose ce zeugma.

Bon, je serai bon prince, je vous sens tous tenaillés, fouaillés par la curiosité, je ne peux décemment vous laisser ainsi. Fynbos (se prononce plus ou moins feill'nbosse) et karoo (se prononce plus ou moins kârouuu, s'écrit parfois en français karroo) sont des écosystèmes végétaux propres à certaines régions d'Afrique du Sud, nous les parcourrons ensemble un peu plus tard si vous le voulez bien, mais pour l'instant c'est l'heure du lever puis du petit déjeuner au Manoir de la vue sur les baleines et s'pas ? En anglais, le Whale View Manor and Spa . C'est l'hébergement, entre hôtel et maison d'hôte, où nous avons été déposés hier soir à notre sortie de l'aéroport.

À notre réveil, il n'y a pas de baleine visible depuis notre chambre, mais tant pis, il y a un monsieur blanc qui promène en laisse trois teckels à poil ras (trois Jpeg quoi) sur la plage en contrebas, ça compense presque. Et surtout, surtout, ce qui met du baume à nos petits cœurs de photographes, c'est la lumière, la belle lumière !


Catherine en profite pour faire sa première prise, un goéland.


1 - Goéland dominicain, Larus dominicanus, Kelp Gull



[edit/catherine] petit détail comique : je suis à la fenêtre, contemplant la vue, le goéland passe, et clic, dans la boîte... même si bien sûr des dominicains on va marcher dessus dans les jours qui viennent De fait ce sera le seul adulte qu'on aura vu, ou alors on a oublié, débordés qu'on sera par une avalanche de nouvelles espèces

Le Manor est très cosy (et il ne faut pas croire qu'en hôtellerie cosy fan tutte), jugez-en :

Et le petit déjeuner, moment cher au cœur et au ventre de ma blonde tient ses promesses, beau cadre, bon café et tout ce qui va bien...





Nous avons été rejoints par Greg, le guide de Rockjumper qui avait accompagné Fred. Greg n'est pas francophone mais il est - quand même - sympathique, Fred nous l'avait dit. Greg est un solide trentenaire, bien costaud (nous ne le verrons pas pendant la semaine avaler quelque autre légume que des pommes de terre), il pourrait jouer pilier s'il s'intéressait autant au rugby qu'aux piafous. Ça y est, petit déjeuner avalé, il est temps de partir pour notre premier safari ornitho...

Voilà une introduction qui nous met en appétit, bien que nous soyons gavés de burkruger

Ca demarre dans une belle lumiere tout ca! Je me prepare une pomme de terre et j'attends la suite.

Merci Michel ! et Nico, tes désirs sont des ordres Un peu de texte avant que tu n'ailles te coucher, moi je bois mon café du matin

Nous allons rester trois nuits (deux jours) au Cap et autour de False Bay, le Manor sera notre point d'attache. Pratique de ne pas avoir à tout déballer-remballer chaque jour.

Voilà la carte. Simon's Town est en bas (11) à l'ouest de False Bay. Notre première destination(36) semble tout près, sur le versant est de la "Table" haut lieu des habitants du Cap. On peut y monter par un téléphérique, ce que nous ne ferons pas.
Ce qui est amusant c'est que pour aller d'un point à l'autre, il est parfois plus judicieux de faire un grand détour que de prendre la route directe. Malheureusement et malgré ça, il y a des embouteillages monstrueux dans toute la zone. C'est dû à la topographie qui limite le réseau routier avec toutes ces montagnes partout ! Nous mettons un peu plus d'une heure pour accéder aux Jardins botaniques de Kirstenbosch.


Les jardins de Kirstenbosch sont classés parmi les tout premiers au monde, du point de vue botanique. Ils hébergent la quintessence du fynbos. Ils sont aussi une grande destination ornithologique. Il fait un temps radieux et les choses s'annoncent bien

Bon, c'est pas tout ça. On est sur un site de photo animalière hein !
Alors deux jolis spécimens pour commencer sur le parking des jardins





et pour mémoire la mal nommée (en latin et français) Tourterelle du Cap, pas, mais alors là pas du tout endémique !

2 -- Tourterelle du Cap - Streptopelia capicola - Ring-necked Dove





Notre première "coche" ici, tout fiérot sur son rocher

3 - Cossyphe du Cap - Cossypha caffra - Cape Robin-Chat pas endémique non plus, malgré son nom

Passons vite aux choses sérieuses avant que Nico ne roupille

Notre premier endémique premier serin (il y en a une trâlée -mot québécois que j'aime bien- dans la région !)

4 - Serin du Cap - Serinus canicollis - Cape Canary endémique




5 - Merle olivâtre - Turdus olivaceus - Olive Thrush la version sud du Merle d'Abyssinie, identique.



6-7- Zostérops du Cap - Zosterops capensis - Cape White-eye endémique. Il a bien joué avec mes nerfs...

Les jardins sont immenses, établis sur une pente assez forte, sur le flanc est de la Table. Ils sont pour l'heure quasi déserts, nous ne serons jamais gênés pas qui que ce soit durant cette petite semaine dans le sud







La végétation basse que vous voyez sur les photos est du fynbos. Pour l'heure il y a assez peu de fleurs, ça ressemble un peu (en tout cas ça a été comparé) à de la végétation méditerranéenne.
Des fleurs il y en a quand même !

8 - Souimanga chalybée - Cinnyris chalybeus - Southern Double-collared Sunbird Un mâle en plumage transitionnel

Catherine écrit: Les jardins sont immenses, établis sur une pente assez forte, sur le flanc est de la Table.

Le Kirstenbosch National Botanical Garden couvre 36 hectares mais fait partie d'un ensemble protégé plus de 500 hectares qui l'englobe et couvre le territoire jusqu'à "la Table" (Table Mountain). Une institution séculaire, puisqu'il date de 1913 sous cette appellation. On donne la date de 1657 comme première plantation en cet endroit par des blancs (une haie d'amandiers). Ce jardin a été développé par les anglais au 19^e siècle et acheté en 1895 par Cecil Rhodes, dans le but, déjà, de le préserver de la frénésie immobilière (déjà !) du Cap. Il l'a d'ailleurs légué à sa mort sous condition de conserver indemne "the most beautiful garden in Africa". Le jardin monte en pente douce vers les pentes de la Table Mountain, à laquelle des sentier de randonnée conduisent d'ailleurs. Nous ne les avons pas empruntés, à mon grand regret (naaan, je rigole !).

Ils sont pour l'heure quasi déserts, nous ne serons jamais gênés pas qui que ce soit durant cette petite semaine dans le sud

Le jardin est - évidemment - beaucoup plus fréquenté le week-end, d'autant que des concerts y sont donnés à la belle saison.

La végétation basse que vous voyez sur les photos est du fynbos. Pour l'heure il y a assez peu de fleurs, ça ressemble un peu (en tout cas ça a été comparé) à de la végétation méditerranéenne.

Le jardin ne contient que des plantes "naturelles", pas d'espèces importées ou de variétés horticoles. On y trouve deux types principaux de végétation : de la forêt de montagne africaine et du/des fynbos.
Fynbos est un terme afrikaans qui signifie buisson. Il désigne une végétation de type maquis, spécifique de la région du Cap, avec plus de 3000 espèces de végétaux dont une très grande partie est endémique de l'Afrique du Sud.
Que ce soit forêt ou fynbos, les deux conviennent à nos amis à plume, comme nous le trouve ce francolin béat, muet de satisfaction :

9-10- Francolin criard, Pternistis capensis, Cape Spurfowl edit : endémique et même très endémique, malgré le nom français, incroyable non ? les noms c'est vraiment du grand n'importe quoi

D'après mes souvenirs ce jardin est une pure merveille

rjulie95 écrit: D'après mes souvenirs ce jardin est une pure merveille

Tes souvenirs sont bons, Régis, c'est une pure merveille ! À ne rater sous aucun prétexte !

C'est aussi dans les fleurs que nous rencontrons notre premier

11 - Promérops du Cap - Promerops cafer - Cape Sugarbird



C'est un oiseau fréquent que nous allons croiser plusieurs fois ailleurs. Sa famille est apparentée aux souimangas.Il se nourrit de nectar comme eux, et est inféodé aux plantes composant le fynbos. Il a des préférences pour certaines espèces mais est quand même assez éclectique, d'ailleurs il est parfois aussi insectivore.

Nous continuons le sentier, heureusement il y a une brise car il commence à faire très chaud. Rien à voir quand même avec la canicule de Pafuri !



Je traîne derrière Un oiseau bouge dans les branches d'un petit arbre ! il refusera obstinément d'en sortir dommage car c'est un

12 - Pririt du Cap - Batis capensis - Cape Batis endémique. C'est une femelle. Je n'ai pas de chance avec cette famille



Bernard quant à lui immortalise une ouette sous une lumière déjà dure. Contrairement à ce qu'on a vu dans le Kruger, ici l'ouette sera très largement minoritaire chez les coincoins

13 - Ouette d'Égypte - Alopochen aegyptiaca - Egyptian Goose

Dans la profusion des buissons fleuris volètent des souimangas, surtout des chalybées.

Une femelle au 800

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Sur un rocher à l'ombre, un joli lézard tout noir

15- Cordyle noir - Cordylus niger - Black Girdled Lizard



Vers le haut des jardins, il y a plus d'arbustes en fleurs



Protea...

.. aimablement "étiquetée"