Merci, les amis...
Nous arrivons à la fin de la journée de game-drive, il est six heures moins le quart. La piste est excellente, et de plus, a l'amabilité de proposer des petites boucles pour se rapprocher de la rivière. Et comme ces boucles sont le plus souvent bien arborées, avec parfois même des arbres remarquables par leur taille et leur beauté, il y a toujours l'espoir d'observer quelque piafou nouveau.
Hop, une boucle, je la prends, ralentis là où il faut, il n'y a rien, l'horloge tourne, vite rentrons au camp... Et... et bang ! Bang du côté gauche de la voiture. Aurais-je heurté quelque obstacle que je n'aurais point aperçu en sortie de boucle ?
"
On a éclaté un pneu" me crie Catherine !
"Enfin, tu n'y connais rien, c'est des vrais pneus de camion, tout neufs, de la marque en plus (Bridgestone), ça n'éclate pas comme ça", lui rétorqué-je gentiment mais non sans une certaine... Bon, passons, car la mécanique et les dames, sans être sexiste, il faut bien reconnaître que...
Que je suis un gros couillon; parce que pour avoir éclaté un pneu, là, c'est éclaté de chez éclaté, qu'il est, le Bridgestone, éparpillé façon puzzle, même...
Que faire ? Nous sommes assez près du camp, environ à un kilomètre... Après une rapide concertation intérieure, hop, en route à allure réduite, on roule presque sur la jante, mais elle est quand même protégée par le reste du pneu, qui présente une grande déchirure en face externe sur un quart de sa circonférence. Ça doit pouvoir le faire, ça va le faire, ça y est, ça l'a fait, nous sommes au camp...
Direction la station-service dont sont dotés tous les Main Camps. Catherine , l'anglophone du couple (moi, c'est la mécanique, comme on a pu le voir plus haut) interpelle un employé noir et lui explique que notre
tyre est
flat et qu'il faut faire quelque chose... Par exemple mettre la roue de secours à la place. À voir la tête du monsieur, ça n'a pas l'air évident... Heureusement, son boss, qui bossait apparemment à la pompe, un jeune afrikaner, prend les choses en main. La photo ne lui rend pas justice, qui ne le montre pas sous son meilleur jour...
Imaginez le blond de Gad Elmaleh, mais en version sympa, sourire chaleureux, aussi décontracté que sa bien adaptée au climat tenue. Il extirpe une longue tige métallique avec douille 6 pans à une extrémité. Ensuite, c'est très simple : il introduit cette tige dans un trou ad hoc du pare-choc arrière et il tourne. La roue de secours qui est située sous la carrosserie commence à descendre. Comme cela ne suffit pas à libérer la roue, il se couche sous la voiture pour libérer le cadenas qui sert de fixation de sécurité et d'antivol. Puis c'est l'installation du cric là où il faut et comme il faut, ce que son employé réussit après quelques essais moins concluants et après avoir été guidé - gentiment - en afrikaner ou en zoulou (ou autre langue sud-africaine ?). Heureusement le boss maîtrise la question, un vrai pro.
Pendant ce temps, Catherine taille une sympathique bavette en anglais avec la jeune - et jolie - femme du Monsieur qui est sans doute venue le chercher à la fin de sa journée de travail.
Enfin, même les choses les plus simples ont une fin, après une petite séance de reptation sous-fortunérienne pour raccrocher la roue crevée, le boss laisse son employé serrer les écrous de la roue ci-devant de secours et s'apprête à rentrer chez lui après une bonne journée de travail. Ça y est, il monte dans le Range Rover blanc conduit par Madame et...
Et Catherine demande à l'employé comment s'appelle son boss.
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I don't know him, never saw that man"