Nous quittons l'île-continent pour nous diriger vers le sud et la Tasmanie qui, il y a 10 000 ans, à la faveur du réchauffement de la planète s'est retrouvée coupée du continent par les eaux du détroit de Bass.
365 - La Tasmanie
Mesurant environ 300 km par 350 km, l'île découverte par les occidentaux en 1642 est alors peuplée d'environ 5 à 10 000 personnes qui entre persécutions, esclavage et maladies importées disparaitronT pour la plupart moins de trente ans après l'arrivée des anglais. Pour rester dans l'extermination, le prédateur le plus imposant de l'île, le thylacine, déjà éradiqué d'Australie par les hommes et ses chiens (dingos) il y a 5000 ans, fera les frais des campagnes d'abattage et de nos amis quadrupèdes et finira par disparaître dans les années 30 même si certains pensent qu'il subsiste dans les parties les plus cachées de l'île.
Pour rester dans le "joyeux", son plus proche parent, le célèbre diable popularisé par Warner avec Taz, souffre d'un mal qui décime rapidement les populations, la DFTD (Devil Facial Tumour Disease) un cancer de la face contagieux qui, à terme, empêche l'alimentation de l'animal qui finit par mourir de faim...
De grandes campagnes de capture ont permis d'isoler des animaux sains dans divers zoos du pays ainsi que sur l'île Maria. Globalement c'est près de 90-95 % des diables qui sont morts
Comme souvent, nos séjour sont guidés par la rencontre avec l' "animal typique" des lieux et nous avons redoublé d'effort pour le croiser, malheureusement 4 nuits de recherche près de Mt Field, 1 nuit près d'Arthur river et 2 nuits près de Craddle Mountain ne nous auront pas suffi pour croiser la rareté
Par chance, ce n'est pas à cause de la complète disparition de l'animal mais plutôt à deux "pas de bol".
La première est triste car elle est due au décès de Geoff King quelques mois avant notre arrivée. Ce protecteur de la vie sauvage à passé ses matinées pendant près d'une dizaine d'années à collecter les dépouilles des animaux tués par les véhicules afin d'éviter que les diables ne périssent eux-même sur les pare-chocs de ces dernières en allant jouer leur rôle de charognards. Il plaçait ensuite ses cadavres loin dans ses terres et permettait aux touristes et aux jeunes des environs d'aller observer le bal des diables.
Le second a lieu lorsque nous arrivons chez un autre protecteur de la faune qui lui aussi collecte les dépouilles, mais cette fois elles sont bien trop nombreuses car des personnes ont décidé de passer la nuit précédente à abattre à bord de leurs gros tout-terrains des dizaines de pademelons (petits kangourous), les diables sont alors bien repus et restent à l'abri dans leurs tanières (au moins ils vont bien
)
Les deux nuits dans la cabanes resteront donc vierges de sarcophile (autre non du diable qui signifie "qui aime les cadavres") mais j'ai quelques images de la nuit précédant notre arrivée
366 - Diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii)