SUJET : Brasil, um país tropical

« Le Brésil est un pays tropical,
Où il y a le carnaval »,
comme le dit la chanson de Jorge Ben Jor (personnellement, je préfère la version plus récente et plus rythmée d’Ivete Sangalo). C’est une vision – probablement carioca – un peu réductrice du pays. Tropical oui, mais aussi équatorial, tempéré, maritime etc… Il est vrai qu’il est difficile de le résumer en une phrase : 17 fois plus grand que la France, pays presque continent à lui tout seul, avec des écosystèmes qui lui sont propres (caatinga) ou presque (cerrado, mata atlântica) et bien sûr la faune particulière qui va avec. Par exemple, sur environ 1.800 espèces d’oiseaux, plus de 200 sont endémiques !

Voici une carte du pays montrant ces différents écosystèmes :



Je vais profiter de mon séjour en Bolivie pour me rendre régulièrement dans le pays voisin et y retrouver mes premières découvertes naturalistes du continent. Les frontières terrestres sont toujours fermées, mais pas les frontières aériennes, et les restrictions diverses pour cause de pandémie sont plutôt légères.

Petite déception quand même : même si la première vague de covid semble enfin toucher à sa fin, parcs nationaux et réserves privées étaient toujours fermés ou annoncés comme tels, avec des sites internet pas toujours mis à jour, ce qui n’est pas l’idéal pour s’organiser…

Pour l’identification des oiseaux, j’utilise cet excellent site, très complet et bien illustré, avec un moteur de recherche par localité, pour éviter de se perdre dans les 1.800 espèces et mieux cibler ses recherches : Wikiaves

Un index des espèces observées devrait bientôt être est désormais disponible ICI .

Mata atlântica

Premier séjour de la (j’espère longue) série : le sud de l’Etat de Bahia (BA sur la carte), à l’occasion d’une visite à la belle-famille. Cette région est couverte par les restes de la mata atlântica, une forêt tropicale humide dont la superficie a été réduite de 90% suite à une déforestation massive, et qui abrite une biodiversité très importante, souvent endémique.

La maison où nous sommes restés est située dans un quartier résidentiel, entourée d’un grand jardin. Le terrain voisin, non construit, est laissé à l’abandon et la végétation s’y développe librement, appréciée par la petite faune. Il est séparé du jardin par une clôture assez inesthétique de fil barbelé. On y plaçait des fruits pour attirer les oiseaux. Je me postais en général à la hauteur du garage pour les photographier.

Dans le jardin

1-2. Vues du jardin

Avertissement : contrairement à l’idéal de tout photographe naturaliste, les photos suivantes sont prises sur des fils barbelés. Aucun oiseau n’a été blessé au cours des prises de vue. Les bananes ont été étourdies avant d’être embrochées.

Parmi les oiseaux qui fréquentaient le plus assidûment cette mangeoire improvisée, les petits Callistes passevert, largement frugivores, mais qui ne dédaignent pas à l'occasion des insectes :

3-7. Calliste passevert (Tangara cayana)

Mâle :





Femelle :





Jeune :

Presque exclusivement frugivore :

8-10. Organiste teité (Euphonia violacea)

Mâle :





Femelle :

Plus omnivore, et sans dimorphisme sexuel :

11-12. Saltator des grands-bois (Saltator maximus)





13. Sucrier à ventre jaune (Coereba flaveola)

14. Tangara des palmiers (Thraupis palmarum)



15-16. Tangara sayaca (Thraupis sayaca)

17-19. Tangara du Brésil (Ramphocelus bresilius) - endémique

Mais il n'y a pas que les frugivores qui viennent. Même ceux qui préfèrent les insectes, les vers, ou même les petits reptiles, profitent de l'aubaine.

20. Merle leucomèle (Turdus leucomelas)



21. Merle à ventre roux (Turdus rufiventris)



22-23.Tyran quiquivi (Pitangus sulphuratus)

J'ai remarqué que les Merles et les Tyrans préféraient manger les bananes par terre plutôt que sur le fil barbelé et ils semblaient les faire tomber exprès pour les récupérer. Mais d'autres animaux, incapables de monter sur le fil, profitaient aussi que les morceaux tombent sur le petit muret...

24. Merle à ventre roux (Turdus rufiventris)



25. Tangara sayaca (Thraupis sayaca)



26-27. Lézard (Tropidurus sp.)

Quelle variété

Tu parles du sud est de l'état de Bahia, un des lieux que je voulais visiter est dans ce coin, Una et sa station biologique (Sud d'Ilhéus) pour tenter d'approcher les Tamarins. Je ne sais pas si tu connais ? (J'ai pas mal d'autres questions qui viendront )
Les tangaras sont vraiment des bijoux, fantastique

Merci de la découverte

Merci Romain !

Non, je ne connais pas Una; nous étions encore plus au sud à Arraial d'Ajuda. Je n'avais pas organisé mon voyage à l'avance et pris aucun contact. Je vois que tu es beaucoup plus sérieux et systématique dans tes préparations de voyage. Je voulais visiter le parc national Pau Brasil (du nom de l'arbre, ce qui signifie "bois de braise" à cause de sa couleur, et qui a donné le nom au pays), ainsi que les réserves privées "Estação Veracel" et "Serra Bonita" (cette dernière pas si loin de Una) mais j'avais eu des informations contradictoires sur le fait qu'elles étaient ouvertes ou non, et j'ai reporté ces visites à la prochaine fois que je viendrai...
J'ai toujours eu des difficultés à trouver des informations sur les parcs brésiliens vu que le site du ministère de l'environnement ne concerne que les aires protégées publiques fédérales et qu'il y en a plein d'autres, privées ou relevant des Etats fédérés, où on ne sait pas trop où chercher les infos...

Sur la plage

La plage est bordée par des résidences privées ou des hôtels et n'a que quelques accès publics. Il faut faire une bonne marche de quelques km vers le sud pour trouver des endroits sauvages non construits.

28-30. Vues de la plage







Sur toute la longueur de la plage, on trouve la végétation caractéristique de la restinga, espace formé par des dépôts sablonneux pauvres en nutriments.

31. Végétation de la restinga

L'avifaune qu'on y trouve est bien différente de celle du jardin, situé pourtant à quelques centaines de mètres, et elle en semble pas s'aventurer dans les terres au-delà de la restinga.

32-33. Tytan querelleur (Machetornis rixosa)





34. Grande Aigrette (Ardea alba)

Comme le Tyran querelleur, la Moucherolle aquatique chasse les petits insectes dans la végétation qui borde la plage, mais elle descend souvent beaucoup plus près de la mer, dans les algues mortes.

35-37. Moucherolle aquatique (Fluvicola nengeta)

Encore plus près de l'eau, cherchant les crustacés :

38-39. Bécasseau sanderling (Calidris alba)





40. Pluvier semipalmé (Charadrius semipalmatus)

41. Moqueur des savanes (Mimus gilvus)



42. Crabe fantôme jaune (Ocypode quadrata)



43. Lézard (Tropidurus sp.)