Au cas où mon titre ne serait pas assez clair là-dessus (souvent suis je abscons), je précise que je n’exprime hic et nunc que ma personnelle opinion que j’ai et que je partage pleinement avec moi-même.
Je rentre de Montier, que je fréquente tous les ans depuis plus de deux lustres...
Bon, je vais commencer par les moins, cela me permettra de terminer sur une note positive.
D’ordinaire, je n’ai qu’un seul reproche à faire au Festival international de photo animalière et de nature de Montier-en-Der : il me déboussole, me désespère, me désabuse, me désole…
Chaque année, après que je suis rentré de Montier, je n’ai plus qu’une idée, consacrer au macramé toutes mes heures de loisir non occupées par la lecture et la promenade de mon Jpeg de teckel (format compressé et année des J, j’étais obligé). Au macramé ou à la construction de Tour Eiffel en allumettes ou à la peinture sur soie ou sur soi, enfin à toute activité n’entretenant aucun rapport avec la pratique de la photographie.
La qualité, la beauté des photos exposées me fait prendre conscience de l’infinie vacuité de ma production photo, du gouffre, de l’abime qui me sépare des meilleurs, de l’inutilité même de mes pitoyables tentatives d’amélioration. Certes ce ne sont là que passagères velléités, mon éclair de lucidité dure le temps d’un éclair, video meliora proboque, deteriora sequor, quoi… mais le reproche est toujours là d’année en année. Pourtant c’est habituellement le seul, tout le reste me va, exposants très majoritairement sympathiques et ouverts, bénévoles charmants, tirages de qualité.
Mais cette année, j’ai un reproche supplémentaire. Trop d’hommes, trop de femmes, trop d’enfants, trop de vieillards, trop de constructions, trop de villes. L’animal dans la ville, oui, la ville sans animal, ou avec une fourrure, non ! Il y a pour moi beaucoup trop d’humain dans un festival de nature et de photo animalière. Par ailleurs les photographies sont belles ou très belles, les auteurs prestigieux (Reza), les sujets intéressants. Mais entendre battre le tam-tam pour rythmer des mélopées indiennes, est-ce ce que j’attends de Montier ? Pas vraiment, ou en tout cas pas à la place de photos animalières ou de paysages naturels.
Je ne pense pas que ce soit de mesquines représailles au somptueux « Homme-Animal : le face à face » de La Gacilly 2017, ni un désir de concurrencer le breton festival, qui doit être selon la formule consacrée « collègue et néanmoins ami ». Il y a sans doute des raisons, je n’en doute pas, je doute seulement qu’elles me convainquent plus que celles données par le président du Festival (et pourtant, si j’en suis convaincu, je m’y rendrai).
Plus gai, mes plus de cette année. D’abord « le mot du jury », la gentillesse des bénévoles, le beau temps (pour le lieu et la saison, hein), les grues, moins nombreuses que l’année dernière mais agrémentées par la présence de canards siffleurs, d’oies rieuses, de cygnes de Bewick, de combattants variés, d’un pèlerin et d’un gros-bec. Pour les photos, et comme chaque année les photos du GDT (pas super bien mises en valeur), les éléphants de Kyriakos Kaziras, les paysages éthiopiens (Dallol) fantastiques d’Olivier Grunewald, les très chouettes Owls de Sophie et David Allemand, les expressifs Gelada qu’a vus (si, si) et photographiés Patrice, l’expo bien documentée de Véronique, sa blonde, sur l’injustement méprisée Hyène, l'expo pour les jeunes (et moins jeunes) de Sabine Bernert et de la toujours aussi sympa Christine Denis-Huot (avec un super montage réalisé par un loupiot de 13 ans), les aigrettes somptueuses de Zsolt Kudich et Reka Zsirmon, la blanche hermine de Grégory Bonnet. Et ceux que j’oublie qui m’ont pourtant laissé un souvenir inoubliable. Et les repas avec les copines et copains, non gastronomiques mais si chaleureux. Et la bavette taillée avec le sympathique desprogien Stéphane Hette. Et le déjeuner non gastronomique mais si chaleureux avec le non moins desprogien et sympathique Bruno Pambour. Et le livre « Oiseaux en majesté » de Markus Varesvuo. Et le nougat et les pralines que miam… Et la truffe de contrebande…