SUJET : Éthiopie, une autre Afrique de l'Est

Celui-là, quel bonheur !! Bernard était en train de se concentrer sur les oiseaux occupés à faire leur nid dans le sous-bois à 50 mètres, quand... un mouvement au-dessus de ma tête ! Je colle un coup de coude (droit) à Bernard en agitant la main gauche pour le faire taire et lui montrer le touraco bien tranquille à moins de 6 mètres de nous. Il est obligé de reculer pour faire ses photos !

Qu'elle est bien payée la resquille! Il est superbe ce Touraco et magifiquement figé sur le capteur
En tant que "non-sportif pratiquants" vous avez réussi à grimper sur la colline, tout se mérite

Les cratéropes, bulbuls et autres gonoleks ne sont pas en reste même si ils sont écrasés par la concurence.

Mais quel portrait ( Touraco à joues blanches)

Les touracos sont magnifiques mais celui-là est tout mignon. En tout cas
En plus pas faciles à prendre les bestioles car toujours en haut des arbres et en contre-jour (c'est du vécu )

Quand au gonolek, grosse ressemblance avec le Tropical boubou effectivement.

Génial le touraco !!!!

Qu'il est beau

Touraco bien sur avec une préférence pour la 49!

Nous regagnons l'Ethio German Park Hotel après ce bon début de journée. Bon pour les piafous, un peu moins bon pour la semelle et le bas de pantalon de Catherine... AU lodge, il est prévu d'aller avant le déjeuner tenter notre chance avec le Gypaète barbu, que Robert a vus plusieurs fois ici. Pour cela, il faut trouver de quoi intéresser notre majestueux ami, un appât sera donc placé là où il sera bien visible :



NON ! Mais non, cette innocente biquette n'est pas l'appât pour l'appétit du pas petit piafou, elle a d'ailleurs bien trop de chair autour des os pour l'intéresser, il s'agit juste d'une photo souvenir de l'acrobatique caprin. Les appâts, ce sont des os comme il se doit. Mais s'ils intéressent les vautours et les corbeaux, c'est un fiasco pour l'espèce par nous ciblée, point de gypaète à l'horizon

53 Corbeau à queue courte, Corvus rhipidurus, Fan-tailed Raven



Un des nombreux vautours africains qui font des boucles au dessus de nous

54 Vautour africain, Gyps africanus, White-backed Vulture



et son plus grand cousin

55 Vautour de Rüppell, Gyps rueppelli, Rüppell's Vulture



Catherine me fait remarquer un bien plus proche piafou qui m'avait échappé

56 Monticole rougequeue, Monticola rufocinereus, Little Rock Thrush

Nous rabattons de nos ambitions et nous tournons vers les hôtes du jardin... Après le serin d'Abysssinie de ce matin, nous photographions deux autres serines espèces, un serin strié, une espèce déjà vue hier

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et une nouvelle espèce, endémique, un serin à trois raies (il faut bien compter - et bien voir les raies sur la tête), histoire de ne pas compliquer les choses à la mode ornitho, le nom scientifique d'espèce de ce serin qui n'est pas le Serin strié est... tristriata

58 Serin à trois raies, Crithagra tristriata, Brown-rumped Seedeater



Nous allons maintenant, avant un excellent déjeuner en perspective qui nous humecte à l'avance les papilles (je rigole !), nous diriger vers le Portuguese Bridge, un pont du 16ème siècle bâti à la fin du 19^ème sans jamais avoir vu la queue du moindre lusitanien (la queue d'une morue portugaise, hein, je ne voudrais pas que l'on se méprenne sur l'impeccable correction de mes propos; et à ce propos, pour la morue, c'est bien de celle que sa tante envoyait du Portugal en paquet fado à l'avocat le plus bas d'Inter que je cause, pas d'une homonyme de mauvaise vie). Le chemin d'accès part du jardin de l'hôtel et longe un à-pic assez impressionnant. Le ciel est orné de quelques nuages, non menaçants, je le sens bien, cela serait étonnant qu'il pleuve... Nous suivons Habtamu en admirant le paysage.

Nous admirons donc le paysage, il y a de quoi, non ?





quand nous remarquons de l'autre côté de la rivière (j'en parlerai un peu plus plus tard, et ce n'est pas de la procrastination, mais le spectacke est fascinant)



Et, pendant que nous regardions de l'autre côté de la vallée encaissée, à quelques centaines de mètres, là, tout près

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Eh oui, là, se tient toute une bande de ces géladas si bellement illustrés en N.& B. par Patrice, des jeunes, plus timides,

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et un grand mâle, impérial, imperturbable, à la superbe crinière argentée. Je reconnais bien là un ancien, un gélada d'expérience, au sens rassis, aux décisions raisonnées, c'est simple, il ne lui manque qu'une (belle) moustache pour être en toute plénitude le vieux sage archétypal...

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Mais... mais des barbelés le long de la rivière ?



Approchons-nous, un panneau d'information va certainement nous apprendre beaucoup sur le Portuguese Bridge, le pont des portugais. Nous lisons, et ô progrès, ô éthiopienne ingéniosité ! Les Éthiopiens ont inventé les fake news sur panneau !



Car, le Ras Darge's Bridge a été construit à la fin du 19^ème siècle par le Ras (Prince) Darge, un proche parent de l'empereur Menelik II. Cela dit, la construction a été faite de manière traditionnelle, faisant notamment appel aux œufs d'autruche écrasés comme matériau ! Le pont traverse un affluent du Nil, la Gur River, juste avant quelle ne chute de plus de 100 m.

Catherine est impatiente de traverser le pont, car la Terre promise est de l'autre côté, entre Traquet de Rüppell, Traquet demi-roux, Francolin d'Erckel, Monticole bleu, Rufipenne à bec blanc, Hirondelle isabelline. Le Where to Watch the Birds in Ethiopia donne aussi l'endroit comme idéal pour collectionner les aigles, Verreaux, ravisseur, des steppes et pour voir le Gypaète barbu. Aurons-nous donc une deuxième chance ?
Habtamu s'approche de la guérite et commence à parler aux deux personnes qui sont là. Sur le pont une joyeuse bande de jeunes éthiopiens se chamaille gentiment, un homme lourdement chargé traverse le pont, portant sur sa tête une petite partie de la forêt éthiopienne. Petite partie mais multipliée tellement que la déforestation a supprimé 98 % de la forêt, avec les conséquences connues, érosion, ruissellement. La forêt n'occupe plus que 4 % du pays et il en disparait encore 1400 km² par an...

Les discussions entre Habtamu et les deux personnes durent, le ton monte, et monte encore... Habtamu nous en explique la raison, il faut payer pour passer le pont, 100 birs par personne (tarif pour européen, mais il est très gentiment appliqué aussi à Habtamu, vive l'égalité !) mais le point d'achoppement, celui qui a déclenché une grosse colère chez notre chauffeur,, c'est qu'il faut obligatoirement rajouter 300 birs pour un guide qui nous évitera de nous perdre sur le pont et nous dispensera des informations de première main sur le pont des portugais du 16^ème siècle. Je pense que c'est l'idée d'être racketté de 600 birs, sa rémunération brute d'une journée, par deux ostrogoths pas aimables qui est intolérable pour Habtamu. Nous, nous aurions bien allongé les 18 euros demandés-extorqués mais ce serait faire perdre la face à Habtamu, nous tournons donc les talons... Et ce n'est pas fini, Catherine, hors des limites "barbelées" du pont, veut faire des photos du pont mais l'un des deux escogriffes l'en empêche, essaie de lui arracher son iPhone, et va même jusqu'à faire semblant (enfin, j'espère) de la pousser dans le vide...
Quittons ces lieux funestes... Bon, hakuna matata, s'pas, hakuna matata, je dis ! Il fait beau, le paysage est beau, hakuna et tout ça !

Le beau temps est terminé, je ne me reconvertirai pas comme météorologue... Il pleut sur la Jemma Valley.





Nous regagnons l'hôtel ou Catherine et moi arrivons encore à glaner trois quatre clichés, de têtes connues comme le serin d'Abyssinie, le souimanga tacazze et corbeau à queue courte

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Une tourterelle à collier (le nom d'espèce scientifique est plus précis, qui signale que le collier n'existe qu'à moitié) se prépare à la nuit,

68 Tourterelle à collier, Streptopelia semitorquata, Red-eyed Dove


Nous sommes près de l'équateur, la nuit tombe tôt et vite



Pour nous, c'est l'heure d'un bon, d'un excellent café éthiopien et d'un bon feu

Les images des géladas sont sublimes

Quel bel animal et quel talent de photographe !!!

Pas donné les ponts en Ethiopie
Merci du voyage

Je plussoie, les géladas et les paysages dans lesquels ils vaquent sont sublimes.