Après un peu de repos, une première mauvaise nouvelle tombe. Le réchaud nous quitte : nous avons perdu le fil piezo. Sans étincelle, difficile de faire du feu. Heureusement, c'est relativement simple à contourner. Après un détour dans Olafsvik pour acheter un briquet, la quête reprend. Je veux me perdre dans ces immenses champs de lave, (tenter de) voir les lagopèdes, trouver les refuges des cormorans...
Hélas, après une journée de recherche je dois me rendre à l'évidence : je vais rentrer bredouille. Le lendemain, je décide de partir passer la journée dans le parc naturel du Snaefellsnessjökull. Evidemment, le vent souffle fort, trop fort. Ca va être difficile d'observer des oiseaux dans ces conditions. Il pleut. Frustration. Après un long moment à attendre que la pluie s'arrête, je puis enfin ressortir de la voiture où j'ai trouvé refuge... Le vent s'est calmé, du moins au sol.
Le soleil jette ses dernières force dans la bataille qui l'oppose aux nuages. Dans un ultime effort, ces derniers rayons illumine les roches. Le temps de faire un petit contrejour classique ... sur une mouette juvénile.
Mouette tridactyle juvénile (Rissa tridactyla).
La péninsule possède un immense champ de lave que je décide d'explorer depuis les abords de la route. Il est extrêmement simple de s'y perdre tant les repères visuels sont inexistants (ou se ressemblent, c'est selon). A peine quelques minutes passées qu'un cliquetis sonore retentis. Je serais presque tenter de dire "qui est là?", mais je sais parfaitement qui est à l'origine de ce son. Les lagopèdes sont là, et ils sont nombreux. Leurs camouflages est si bon que je n'arrive pas à les repérer. Je me couche par terre et arrête de bouger. Malgré leur caquetements, il est difficile d'estimer le point d'origine. Je scrute dans le 500, mais rien à faire. La partie est déclarée perdue après pas moins de 4heures passé à les écouter. Restera les souvenirs...
Comme j'ai décidé de vivre en décalé cette semaine, il est pas loin de 4h du matin à présent. Dans quelques minutes le lever du soleil devrait embraser les nuages au dessus du Snaefellsnessjökull. Ce glacier qui inspira Jules Vernes. Le temps de préparer la prise de vue et ....
Le Snaefellsnessjökull au lever du soleil
Les 2 jours qui suivront se dérouleront sous une pluie batante. Tant et si bien que les journées furent simplement dédiées à de la reconnaissance... Ce n'est qu'au soir du 3e jour que le "beau" temps revient. Mais le vent aura gagné une bataille sur la tente : un des arceaux à cassé. Voilà qui est bien plus embêtant et difficilement réparable. Et nous avons encore 10 jours à faire...Une réparation de fortune avec une cuillère pliée et beaucoup de scotch (pour éviter de crever la tente) tiendra bon jusqu'à la fin du séjour, mais le coup est dur à accepter.
Le lendemain, lors du départ, nous passons par un Holuhraun, un désert de lave. Il est surprenant de voir la vie s'accrocher dans un tel désert, comme une lumière dans un océan de noirceur.
Dans le Holuhraun
Cette sublime péninsule mérite le détour. C'est avec un sentiment de trop peu que je la quitte pour le sud, sans savoir ce qui m'attend. Il faudra que j'y revienne. Comme une promesse...