SUJET : La Sibérie orientale de notre Freefox

Freefox, Thierry Laxenaire, notre regretté ami n'est plus. Sa poésie, sa fantaisie, ses talents de conteur, de dessinateur, sa vaste connaissance du monde nous manquent. J'ai pensé utile de replacer sur Wilipi ses carnets de voyage ouverts sur Nunda, leur redonner une visibilité meilleure, leur assurer sans doute plus de pérennité.

En voilà une idée qu'elle est bonne Le nombre de fois où il me vient à l'esprit en voyant certaines régions, photos ou espèces...

14-06-2008
Bonjour le monde,

En 1996 j'ai eu l'opportunité d'aller dans la région de Magadan en Sibérie extrême orientale, au bord de la mer d'Okhotsk.
De là nous avons pris un bateau de la police des pêches qui nous a déposé sur la péninsule de Koni (entre Magadan et la péninsule du Kamtchatka) pour nous reprendre une semaine plus tard et durant ce temps nous avons observé les ours bruns, les pygargues de Steller, les oiseaux marins, les phoques etc.
Puis toujours par bateau nous avons été sur l’île de Talan pour une semaine environ.
Sur cette île d'environ 2,5 km2 vivent d'importantes colonies de macareux huppés, macareux cornus, alques perroquet, alques huppés, guillemots à lunette, guillemots de troïl, un nid de pygargue de Steller (avec un jeune lors de notre séjour), des mouettes tridactyle, des goélands du pacifique, des cormorans pélagiques etc. ET des renards.

Je vous propose donc qu’ensemble nous remontions le temps puis partions pour l’autre bout du monde, bien loin des circuits fréquentés

Avertissement : pour éviter à certain(e)s de s’écorcher les yeux, petite mise en garde :

Avant de commencer je vous signale que ma priorité est la photographie reportage et non la photo … « d’art ! ».
Que ces modestes clichés ont été effectués avec des appareils argentiques et objectifs Minolta « bon marché ».
Puis ces prises de vues sur support papier ont été scannées.

Pour ceux qui malgré tout veulent bien me suivre voici tout d'abord pour vous situer, le tracé du voyage :

Bien, les bagages sont bouclés, billets d’avion, passeport et VISA en poche Ok c’est parti………………..PAF !

Dimanche 14 juillet 1996

Aéroport Roissy Charles de Gaule, toujours autant de lapins de garenne.
Nous prenons la Cie « Aeroflot » international ……..
Et nous voici 3 h 15 plus tard à Moscou.

Nous prenons nos quartiers à l’hôtel Rossija, prés de la place rouge.
La présence de l’ex-URSS est encore présente.
Nous profitons de ces quelques jours ici pour visiter la ville, sous un soleil magnifique…

Qui est le renard?

Maison des Schtroumphs?

Aéroport de Moscou.
Vol Moscou-Magadan.
Nous allons embarquer dans un avion de la Cie Aeroflot INTÉRIEURE.
La « nuance » est d’importance ! :cool:

Les vols domestiques là-bas étaient un peu comme si vous preniez le bus : Des mômes sans place attribuée assis sur les genoux d’un parent, des cages avec de la volaille en cabine etc.
Mais surtout l’essentielle était la vétusté des appareils ainsi que leur manque d’entretient……..vous allez comprendre.

Après un retard d’environ 10 heures nous décollons de la capitale russe.
L’ambiance est assez folklorique à bord, mais tout va bien nous volons vers une passionnante destination.
Puis après quelques heures de vol nous atterrissons à………….Abakan en pleine Sibérie centrale !

Tout le monde débarque dans ce « trou du cul du monde » sans trop savoir ce qu’il se passe.
Puis l’appareil qui nous avait emmené ici redécolle pour….Moscou !
ET NOUS ALORS ?! :puzzled:

Dans l’aérogare on va être gentil et l’affubler de ce nom, tout le monde s’interroge.
Là bas, après la vache et un veau il y a bien un avion Aeroflot sur la piste mais il n’à pas l’air d’être prêt à s’envoler ce zozieau là ! :puzzled:

Chacun va « à la pêche » aux informations.
Les russes sont comme nous, désappointés mais calmes, résignés.

Après moult palabres un peu partout dans…. « L’aérogare » nous parvenons à apprendre ceci :
L’appareil qui devait nous prendre à Moscou est celui qui est visible actuellement sur la piste.
Mais celui-ci est en panne.
Alors les « zautorités » ont affrété un autre Tupolev mais ne pouvant pour des raisons inconnues, nous déposer que jusqu’à Abakan.
Et pour nous rendre à notre destination finale, Magadan nous devons attendre que l’avion « en panne » soit réparé…
NOUS V’LA BIEN !
De plus, nous apprenons que le pilote refuse de voler avec cet avion ! Trop dangereux dans son opinion !
GLURPS ! :puzzled:
Nous décidons, pour passer le temps d’aller nous balader aux alentours……..
Après tout, nous sommes ENCORE en vie, le soleil brille, les corneilles mantelées et autres piafs chantent n’est-il pas ?

Balade dans le "trou du cul du monde"...

En réponse à Pierre L.

<<Z'ont l'air sympas les avions là-bas

Je ne sais pas si tu prendras finalement l'avion mais je me demande ce que j'aurai fait en apprenant ce que tu décris ...>>

et Alain Abbadie

<<Ah oui alors, comme tu le dis en préambule, nous voila bien loin des circuits fréquentés.
Ces mésaventures sont toujours amusantes, mais... après! :puzzled:

A bientôt pour la suite. >>

Je vais peut être vous surprendre mais
Personnellement j'ai bien pris les choses...cool, zen! :cool:
Mais il est vrai que certain(e)s d'entre nous s'angoissaient, s'énervaient...
Pour la "pêche" aux informations par exemple, des années à crapahuter en Asie dans les années 80 m'ont appris à négocier, communiquer avec le sourire arboré sur le visage mais aussi... en moi même!

Je ne savais pas que les renards hibernaient ?

C'est le printemps il n' y a pas de doutes! Le renard est de sortie et nostalgie nostalgie pour notre plus grand plaisir à nous

Amicalement,

Bise,

Cécile

Bon matin le monde,

Oui Cécile : Nostalgie !
Je prends plaisir à revivre ce voyage... et à le partager.

C'est un des voyages qui m'a le plus marqué.
De plus c'est un voyage hors du commun. Peu nombreux sont ceux qui sont allés en ces lieux.
Le peu de voyageurs qui vont en Sibérie, ils se rendent plutôt au Kamchatka ou au lac Baïkal.

Je ne sais pas si cela intéresse grand monde ici, mais même si cela n'intéressait qu'une seule personne... rien que pour elle je continuerais ce carnet de voyage.

Finalement le pilote et l’équipage se laissèrent convaincre.
OUF !...EUH !
………….
Nous aussi !

Après quelques heures de vols ……….
VIVANTS nous débarquons à 11 heures de décalage horaire avec la France.
Mercredi 17 juillet 1996,
Nous voici donc à Magadan.

La ville fait rêver