J'ai laissé le 800 mm dans le bateau, pensant, je ne sais pourquoi, qu'il n'était pas adapté au mieux pour la photo éléphantine. Et surtout, ma blonde m'avait déclaré qu'elle se contenterait de regarder et donc que je pouvais me servir du 200-400 avec le monopode, un ensemble trop lourd pour elle et bien trop encombrant dans la forêt. Aussi, quand elle a changé d'avis et récupéré le bébé qu'elle m'avait confié le temps de l'acheminer à pied d'œuvre (le pied !), j'ai utilisé l'Olympus EMD-1. Le μ 4/3 ne dispose pas encore de longs zoom ou de grands téléobjectifs à la hauteur des Canikon, mais pour le ouaibe, cela suffit (et même pour mieux que ça dans les mains expertes d'un Yvon, au hasard)... Cela donne ça :
274-275-276
Nous ne sommes restés qu'une demie heure auprès des biquets, pour ne pas trop se faire remarquer, notre présence sur la rive n'est pas autorisée, nous informe Dean, et surtout pour ne pas les déranger. Mais une demie heure parfaite ! Nos amis semblent plus poilus (ou alors c'est en majorité des jeunes adultes ?), sont manifestement moins sur leur défensive (à cause de l'absence de défenses ?), bien sûr plus petits que leurs cousins africains. Et aussi moins odoriférants, au Zimbabwe, de nuit, nous ne les entendions pas frôler, ou presque, notre tente, cela marche très délicatement, ces biquets, mais nous les sentions très bien !
Nous nous inquiétons bien sûr pour eux, que leur réserve l'avenir ? Dean nous répond qu'ils sont vraiment repérés, suivis, protégés. Pour le braconnage, certes, mais leur territoire qui se rétrécit comme peau de chagrin ? On leur aménage des couloirs, essaie-t-il de nous rassurer. Mais que penser de leurs efficacités ? Surtout quand on sait que les éléphants du Selous sont tellement à l'étroit dans leur plus de 50 000 km
2 qu'il a fallu leur aménager le
Selous Niassa Wildlife Protection Corridor
vers une réserve du Mozambique... Encore une raison de boycotter le Nutella ? Et tous les autres produits faisant appel à l'huile de palme, barres chocolatées et pas que, loin de là... Dépiauter les étiquettes et choisir en fonction de la composition, un élément de solution.
C'est non sans un petit (un grand ?) pincement au cœur que nous quittons nos amis. La Kinabatangan a sans doute d'autres merveilles à nous révéler mais sans doute aucune avec une aussi forte charge émotionnelle, plus forte même que celle, pourtant intense, provoquée par nos cousins orang-outans ou petits-cousins nasiques.