SUJET : Ouganda. Gare aux gori-i-i-illes

Et oui c'est l'Afrique! Vous l'avez tous bien résumé..... et la suite arrive. La balade à travers champs se continue

10 Souimanga à collier (Hedydipna collaris)




11. Caméléon (Chameleo gracilis) (à confirmer)



12. Caméleon "tricorne" qui en a perdu une



13. Tchitrec à queue blanche (Elminia albicauda)

çà part aussi fort que le carnet de Marco, il va y avoir du piaf, mais pas que!

C'est bien d'avoir une belle entrée avant le plat principal

Ben à vrai dire les hors d'oeuvre moi ça me va bien

à part aussi fort que le carnet de Marco, il va y avoir du piaf, mais pas que!

Je ne vais pas arriver à la moitié du quart de la cheville de Marco. Que ceux qui veulent des plumes se remettent sur son carnet Je m'arrete là pour le jour 1

Jour 2. il est 6h00, Bwindi se lève je n'ai pas sommeil 5 ans que j'attends ce jour. Les batteries sont prêtes, les cartes sont prêtes, le 70-200 est prêt. Après lecture et relecture de tous les carnets sur le sujet, il vaut mieux du f/2.8 que du f/4 quitte à n'être qu'au 200mm. En plus je suis sur que le 70mm pourrait être utile pour des plans plus larges.... le poncho anti-pluie est prêt aussi ,... tout est prêt, je suis prêt ! Petit déj, lunch box.... nous devons être à 8h30 au point de RV pour le briefing.

Les 15km de route-piste nous paraissent interminables. Arrivée sur place, pas grand monde mais nous sommes sur place à 8h. Soudain 8h30, et plusieurs petits groupes (d'humains) surgissent. Je n'ai aucune attente particulière pour savoir quel groupe (de gorilles) nous sera attribué. 8 personnes par groupe accompagnées de 2 rangers armés et 1 guide. 40 personnes ... 5 groupes... Les pisteurs sont partis vers 6h30 pour savoir où chaque groupe de gorilles a déménagé après la nuit. Le taux de réussite est de 99%... il faudrait donc ne pas avoir de bol, vous croyez pas?

Bref, Nous sommes alloués au groupe Nshongi. Nous nous retrouvons avec un grand hollandais très sympa. Il est là seul. Son épouse s'occupe des enfants et c'est lui qui fera le baby-sitter le lendemain pour que son épouse fasse trek. 4 jeunes se joignent à nous .... 7 ... une jeune fille d'un autre groupe où ils sont à 9 est forcée de changer pour nous rejoindre. Elle n'a pas l'air très heureuse. Briefing.... 1 heure avec les gorilles MAX. Pas de conseils sur les distances de sécurité. Prenez bien votre baton de marche. 2 litres d'eau par personne et un porteur... votre sac de 2 kilo en pèsera 20 à la fin de la journée

Topo sur le parc et le nombre de gorilles de montagne restant en liberté.... Bwindi avec ces 330km² est quand même un vase clos puisqu'il n'y a aucun couloir de communication avec d'autres parcs. Pour éviter que les gorilles ne s'aventurent dans les champs et les cultures environnantes, les locaux ont planté une barrière de théiers en bas de la montagne, plante qui sépare efficacement les 2 zones.

On est parti. La petite colonne s'étire... on commence la montée dans la forêt. Il fait frais mais rapidement ça chauffe et ca transpire ! Une des jeunes filles est avec sa doudoune sur le dos (véridique ). je lui suggère de la mettre dans son sac à dos mais elle me dit que çà sera lourd à porter . Je laisse tomber et j'avance. La piste large - 1 mètre - se rétrécit et nous sommes vraiment entourés de végétation impénétrable. Les guides coupent à la machette pour dégager le chemin. Il n'y a plus de piste et nous sommes dans 10 cm de boue. Il a plu toute la nuit et ce matin, grand beau et grand chaud. Nous faisons des pauses pour une rasade toutes les 20-30 minutes. Nous essayons de savoir à quelle distance sont les gorilles mais les pisteurs n'ont encore rien trouvé... il est 10h30.... si ils sont partis à 6h30... ça veut dire que nous serons sur site vers... 13h00..; ça promet !!! On monte, on descend, on monte, on descend, ... je suis bien content de n'avoir que le 70-200 et nous avons pris un porteur pour le pack lunch + les bouteilles d'eau. En tout cas, on ne voit pas un piaf et de toute façon, on est plutôt concentré sur où mettre les pieds. Soudain... je vous la fais court... les pisteurs les ont localisés... enfin... encore 30 minutes de marche. On ne voit plus le temps passer L'adrénaline monte. Au final le groupe ne s'est pas disloqué malgré quelques jeunes filles en tennis dans cette gadoue

Ca y est ! Contact avec les pisteurs. On laisse les bâtons de marche, on sort les appareils... ils sont là.. mais je vois rien (c'est une habitude vous me direz si vous suivez mes carnets!) enfin si je vois y en un très gros qui fonce vers moi à travers les bambous. Je me rappelle ce que j'ai lu. Je m'assoie. Le guide sourit et fait Ho Ho Ho Le molosse s'arrête, s'allonge et repart. Aucune photo possible. Pas de lumière sous les bambous. Et la le jeu de chat et de la souris commence. Les gorilles bougent. Et vite en plus. Enfin plus vite que nous. Le groupe se morcèle entre le guide et les 2 pisteurs qui prennent chacun 2 ou 3 personnes. Et puis çà y est on a un 1er contact en bonne exposition. Voilà mon tout premier

14. Gorille de montagne (Gorilla beringei beringei)

celle là montre bien dans quoi nous crapahutons une fois le groupe localisé: après avoir coupé les lianes et les branches, nous sommes dans les bambous jusqu'au cou avec des jeux d'ombre et de lumière incessants. Mine de rien, on fait encore pas mal de distance. Nous nous en apercevrons après avoir terminé notre heure quand nous devrons rentrer là où nous avons laissé les sacs à dos.

15. Silverback


16. Silverback


17. Jeune


18. Jeune (le même)


Au fait, je vous ai pas dit: nous sommes aux anges Pas de bousculade avec les autres touristes. Les rangers nous placent très adéquatement et surtout anticipent les mouvements. A moins de vouloir faire la photo yeux dans les yeux, le 70-200 est nickel. Aucune sensation de danger. Les gorilles sont très placides.

Quel récit ! On s'y croirait : super bien raconté, avec humour, et quel suspense !
Ça me conforte dans l'idée que les gorilles ne sont pas pour moi : trop chaud, trop humide, trop aléatoire

Superbe récit, on s'y croit et ce meme avant d'avoir vu une image! La 18 est ma préférée... Content que tu aies pu en voir ! de ce que j'ai pu lire voir au fil des années, le 70-200 2.8 est vraiment l'objectif ideal pour cet animal, merci de confirmer

La suite?

Catherine:

les gorilles ne sont pas pour moi : trop chaud, trop humide, trop aléatoire

: Trop chaud, oui il fait chaud. Trop humide: disons que c'est pas sec. Trop aléatoire..... je te laisserai réviser ton jugement à la fin du carnet

Nicolas:

La suite

... qui arrive

Les marques sont prises. Pour vous donner une idée des exifs, les 15 et 16 sont à 100mm, 1/125e et 6400 ISO. pas de VR. Les 17 et 18 sont à 180 ou 200mm, 1/125è pas de VR et 8000 ISO.

19. Le même jeune


20. Encore le même



Ce qui est compliqué avec les gorilles, c'est le pelage noir qui brille très fort même à l'ombre des sous-bois. Ce qui sauve malgré tout c'est que le soleil est plein pot. Même si il est pile au-dessus de nos têtes, les rayons de soleil zigzaguent entre les branchages de la végétation. Je pense qu'à 9h00 du mat ou à 16h, on ne voit rien du tout.

Les 19 et 20 sont à 155mm de focale. Pas besoin de s'approcher ou de se bagarrer avec qui que ce soit. Il suffit de faire un grand sourire au ranger qui te place au bon endroit.

Le ranger nous fait signe. Le silverback est en train de déjeuner au soleil. Mouvements du groupe (des touristes) et convergence vers le même objectif. Là nous sommes un peu serrés mais ça reste acceptable. Tous les autres membres ont des appareils photos pocket. Quand je vois les résultats que j'ai obtenus en optimisant mon matériel sur le mode d'exposition, les ISO super hauts, le 2.8 et en réduisant les zones limites avec LR, il ne faut pas se leurrer, la photo de gorilles reste un loisir grand luxe

21. Nshongi, déjeuner en paix


22. Nshongi, petit visite chez le dentiste


23.Nshongi, zenitude



24. Nshongi, tu me fends le

Des merveilles tes photos, JC !
Merci pour la narration !
Je me demandais si les gorilles avaient le "loisir" de choisir de ne pas être visités.
Sont-ils visités au quotidien ?

le "loisir" de choisir de ne pas être visités. Sont-ils visités au quotidien ?

Salut Marine,
J'ai peur qu'ils n'aient pas trop le choix. Plusieurs voies de recours s'offrent à eux La première est de se planquer: un des groupes de touristes qui visita le groupe (de gorilles) que nous visiterons le 3ème jour ne les ont pas trouvés (les gorilles). Ils (les touristes) ont marché 8 heures sans rien voir! Ils avaient en plus privatisé le lodge le plus luxueux de Nkuringo à 8 (pour 24 couchages à plus de 1000€/nuit) + loué un hélico pour aller du lodge à la cabane des rangers: J'ai appelé cela la revanche des gorilles Autre option, la basse saison. Lors de notre 2ème tour que je ne t'ai pas encore narré, nous étions moins de 24 touristes... 2 groupes ont eu du repos. Et encore nous y étions en Mars. Il y a moins de monde en avril ou en mai. Notre hôte nous dit que les TO font peur aux gens avec la saison des pluies alors que le climat n'est pas vraiment pire. C'est juste plus boueux. Je n'ai pas testé mais je serais bien tenté de la croire. Autre facteur, le temps en présence des gorilles est strictement respecté: 1 heure - qu'il pleuve ou qu'il neige (quoique la neige à Bwindi, je demande à voir). Les gorilles sentent bien le timing et dès qu'il y a un peu trop d'agitation et-ou dès que l'heure touche à sa fin, le groupe (de gorilles) bouge. Je me demande si sn'ont pas compris comment tout cela marche. Pour moi les gorilles gèrent. Ils sont super calmes. Bien plus sereins que les chimpanzés par exemple.

Par contre, comme pour les tigres en Inde, le seul salut des gorilles ce sont les touristes grâce aux permis et pourboires. Pour te dire, les rangers te font un briefing très poussé avant le départ: achat des t-shirts, bâtons de marche, CD, photos, .... en sont fiers et te disent que c'est le seul moyen pour eux de reverser l'argent aux communautés pour former des guides, des porteurs, des rangers: chaque fermier du coin a donc quelqu'un qui vit des gorilles. Ils demandent à tous les visiteurs de faire la promotion de leur pays. J'ai trouvé une gentillesse vraiment très authentique de la part des Ougandais, qui sont en concurrence avec des destinations comme le Kenya ou la Tanzanie mais qui traînent encore la réputation de mauvaises années.

Mais je te rassure, il n'y que 5 groupes habitués à Bwindi, soit environ 100 individus. Cela veut dire qu'il y a environ 150 autres qui ne sont pas en interaction avec les humains. Il faut aussi 2 ans pour habituer un groupe.

Merci Jean-Christophe d'avoir pris la peine de ces amples explications très éclairantes, notamment le court laps de temps qui est alloué aux visiteurs des gorilles et le fait que tous les groupes de gorilles ne soient pas concernés, seuls les plus coopératifs. J'imagine d'ailleurs que la curiosité doit être réciproque : l'observateur observé !
Est-ce que leur présence est perceptible à travers des traces olfactives, comme cela arrive sur d'autres groupes de gros mammifères ?

Merci Jean-Christophe pour ce reportage très intéressant chez nos cousins. C'est un plaisir pour les yeux et un régal de lecture.

Est-ce que leur présence est perceptible à travers des traces olfactives, comme cela arrive sur d'autres groupes de gros mammifères ?

Perso, j'ai surtout senti la fatigue

Bon trêves de plaisanteries, je continue les photos du jour 2.... pas vraiment de commentaires particuliers. Je bouge entre les zones d'ombre et de lumière en restant en dehors des 7 mètres...

25.


26. Tendresse


27.


28. J'ai pas trouvé les Nikes à la bonne pointure