SUJET : Costa Rica, mi amor !

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X 196. Un grand papillon typique de la forêt tropicale de plaine, Caligo atreus (Owl Butterfly) :


Il est souvent associé aux plantes du genre Heliconia, ainsi qu'aux bananiers (Musa sp.). Bien que les bananiers ne soient pas une espèce indigène, les chenilles de C. atreus s'accomodent très bien de leurs feuilles, qu'elles boulottent avec voracité.

X 197. Des fourmis légionnaires (Army Ants), probablement de la famille des Ecitoninae. Peut-être des Eciton burchellii ssp parvispinum, entièrement noires et très fréquentes sur le versant Pacifique. La morphologie correspond, en tous cas :



On ne voit que des ouvrières, dont deux qui transportent des formes blanches: des fourmis en cours de développement, au stade de pupe. Les fourmis légionnaires se nourrissent principalement d'invertébrés, y compris d'autres fourmis. Les légionnaires ne bâtissent pas de nid. Le QG de la colonie, ou bivouac, est une structure très organisée, entièrement constituée de fourmis, avec des chambres qui protègent la reine, les oeufs et les larves.

Plus de 557 espèces sont associées d'une manière ou d'une autre à Eciton burchellii, dont près de 300 qui en dépendent directement pour leur survie. Beaucoup d'oiseaux (antbirds, grimpars, antpittas, antthrushes, ...) suivent les colonnes de fourmis légionnaires pour capturer les proies qu'elles délogent. Certaines mouches parasites font de même, afin de déposer leurs oeuf ou leurs larves sur les fuyards. Les papillons Melinaea ethra eux, suivent également les colonnes de fourmis, mais uniquement parce que leurs femelles ont besoin des acides aminés présents dans les déjections des antbirds pour assurer le développement de leurs oeufs !

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Nous sommes maintenant arrivés au croisement avec le sentier Guanacaste, que nous empruntons pour nous diriger vers la côte. Quelque minutes plus tard, Nito repère un palmier dont l'une des feuilles les plus basses est curieusement repliée...

X 198. ...c'est le repaire de chauve-souris frugivores, des Uroderma bilobatum (Common Tent-Making Bat), déjà présentées par Pascal :



Ces chauves-souris s'abritent sous de larges et robustes feuilles (bananier, cocotier, Scheelea rostrata, ...). Elles mordillent la feuille le long de la nervure centrale pour que le limbe se replie en forme de toit. Une telle feuille modifiée peut être utilisée une soixantaine de jours, avant qu'elle ne se dessèche et tombe de l'arbre.

Nous sommes maintenant dans une partie fort sombre du sous-bois. Nous entendons des craquements le long du chemin, dans les fourrés à quelques mètres du sentier. Il y a quelque chose qui bouge, mais il est très difficile de l'apercevoir !

Place à la plus mauvaise photo de ce carnet ! Je vous la montre uniquement pour son intérêt documentaire : le bestiau est difficile à observer dans de bonnes conditions...

X 199. Grand tinamou (Tinamus major; Great Tinamou), un oiseau d'une quarantaine de centimètres de long, pour plus d'un kilo :



Les 47 espèces de tinamous sont réparties du Mexique à l'Amérique du Sud. Ce sont les plus proches parents des struthioniformes: autruches, nandous, émeus et casoars. Mais contrairement aux struthioniformes, les tinamous sont aptes au vol. Cinq espèces sont présentes au Costa Rica.

Le grand tinamou a une stratégie de reproduction dite polygynandrique. C'est ce qui se rapproche le plus de l'amour libre dans le monde animal ! Après l'accouplement, puis la ponte, c'est le mâle qui couve, puis qui s'occupe des petits. La femelle, elle, s'en va à la recherche d'un autre partenaire. Trois semaines après l'éclosion, le mâle part à son tour en quête d'une autre femelle avec laquelle s'accoupler...

Sur une branche basse couverte de lichens, nous retrouvons avec plaisir un serpent déjà rencontré à La Tarde.

X 200. Vipère de Schlegel, morphe vert (Bothriechis schlegelii; Eyelash Pitviper) :



On voit bien l'extrémité de la queue, que les jeunes individus agitent parfois comme un appât. Le mimétisme de la bestiole est assez extraordinaire...


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Pas de quoi s'ennuyer dans le Corcovado apparemment !
Merci pour les très bons clichés et les renseignements plus que détaillés.
Les chauves-souris sont mignonnettes comme tout, bravo pour le grand tinamou dont je n'ai vu que les oeufs bleus et un individu perché en pleine nuit, pour ma part.
Et bien sûr, hurray ! pour la vipère de Schlegel !

Merci Marine ! Je me disais bien que la vipère de Schlegel te plairait...

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Dix minutes plus tard, nous découvrons une scène bien macabre. À Bahia Drake nous avions déjà croisé un nid de colibri, simplement posé sur une feuille. D'autres espèces bâtissent un nid accroché à l'aplomb d'une feuille...

X 201. ... mais ce nid-ci a été infesté par des poux des oiseaux, peut-être Dermanyssus sp. :


Les poux en question sont en fait des acariens ectoparasites qui vivent éloignés de leurs hôtes, et le colonisent juste pour se nourrir. Les parents ont abandonné la nichée, et le nid est tout décrépit, envahi de fils d'araignée...

X 202. On voit que le nid grouille de parasites et qu'un des oisillons a désespérément tenté de s'en extraire, mais en vain...



Nous reprenons la route. Quelques centaines de mètres plus loin, nous voilà arrivés sur la plage, non loin de l'embouchure du Rio Sirena.

X 203. Les vagues s'écrasent sur la plage, le ciel est menaçant :



Il est temps de rentrer à la station. Demain sera un autre jour !

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C'est magnifique, richement documenté et illustre tellement bien la bio diversité et la richesse du lieu... Merci de m'y replonger !!!

C'est magnifique, richement documenté et illustre tellement bien la bio diversité et la richesse du lieu...

Pas mieux.
Heureusement quand même que beaucoup de sujets sont proches et que vous êtes mieux que très bons en proxi et macrophoto, parce que les lumières aÏe aïe aïe...

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22 Juillet - D'un Rio à l'autre

Nous nous levons bien avant l'aube, et il est à peine cinq heures dix lorsque nous nous mettons en route. Il fait encore bien sombre...

X 204. Dans les arbustes adossés à la station, une minuscule grenouille. Je pense qu'il s'agit d'un juvénile d'Agalychnis callidryas, la rainette aux yeux rouges (Red-eyed Leaf Frog), mais sans certitude absolue :



Nous nous engageons sur le sentier La Sirena.

X 205. Un quart d'heure plus tard, nous revoilà sur la plage :



Nous arrivons bientôt à l'embouchure du Rio Sirena. Devant nous, une berge sableuse où se sont échoués de nombreux bois flottés. Nous remontons le long de la rive, jusqu'à arriver à un petit affluent.

X 206. Dans un arbre qui surplombe l'affluent en question, un juvénile de buse des mangroves (Buteogallus subtilis; Mangrove Black-Hawk) :



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Je vous présente maintenant quelques photos prises par Pascal, en attendant son retour...

Un urubu noir (Coragyps atratus; Black Vulture) sur la playa Sirena.

P 53



La jeune buse des mangroves :

P 54

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Nous revenons sur nos pas pour scruter le Rio Sirena. Mais bientôt notre attention est attirée par une forme sombre, là-bas loin sur notre gauche...

X 207. C'est un tapir de Baird (Tapirus bairdii) qui avance vers nous :



X 208. Il enjambe les troncs avec une agilité surprenante pour un bestiau de ce gabarit :



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Le tapir, vu par Pascal cette fois-ci...

P 55



P 56

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X 209. En fait le tapir est rabattu vers nous par un groupe de visiteurs qui chemine le long de la plage :



X 210. Et revoilà notre buse des mangroves qui passe dans le ciel :



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Sur la 205, on vous sent l'âme chercheuse : chacun les yeux dirigés sur une direction différente, l'appareil photo prêt à servir, ça ratisse, ça ratisse du regard !
Quel beau pays quand même que celui qui vous permet de côtoyer les tapirs sur les plages !
J'aime bien la P 55 qui nous permet d'apprécier l'appendice nasal, et le liseré blanc qui borde les oreilles.
On peut d'ailleurs se demander par rapport à la 209 si les marcheurs l'ont vu, ou s'ils en sont déjà blasés !
Belle buse juvénile que vous ne semblez pas impressionner, et qui n'est pas sans me rappeler notre buse buson, la moins farouche de toutes en Guyane, et qui comme la vôtre privilégie les mangroves.

C'est drôle, j'aurais pu écrire exactement ce que vient de dire Marine !
La 205 : un qui regarde à gauche, l'autre à droite : on sent l'équipe bien réveillée malgré l'heure très très matinale.
Le Tapir : ma préférée est aussi la P55. Et même réflexion pour celle avec les visiteurs, mais en regardant bien on dirait que leurs trois regards convergent vers le sol, ne soyons pas trop durs, il y avait peut-être quelque chose à observer ?

Xavier, pour ta grenouille, j'opterai pour une White-bellied Stream Frog Duellmanophyla ruficulis[/i], adulte. Dans mon souvenir, on l'a repéré à son chant.

A+

La grenouille, quelle que soit la marque, pour moi elle est
Le tapir, itou.
Merci pour ce récit passionnant et ces belles images. Je suis de plus en plus convaincu qu'il faut que je retourne dans ce pays
Amitiés.
Paul