SUJET : Costa Rica, mi amor !

Xavier,

Que de bons souvenirs cette ambiance colo de vacances avec les rangées de lits superposés, les sorties à thème avec les monos. Je n'ai pas été jusqu'au "lit en portefeuille" mais la tentation était forte. Quel plaisir dans la régression !

J'avoue que, quant au versant "suspense", tu fais fort. C'est avec plaisir que, derrière toi, le jouerai la seconde main. J'espère que, selon mes possibilités de connexion, mes très prochaines vacances n’interrompront pas ma participation.

Pascal

@Nico, Matthieu, Vincent, Paul, Yvon, Cath, Marc, Catherine, Bernard, Alex, Dietmar, Michel: merci à tous pour votre impatience qui fait plaisir à voir !

Non non non je n'ai pas du tout la pression là maintenant...

@Pascal: oui, c'était bien hein! Et oui comme tu le sais je compte sur toi pour partager les splendeurs que tu as pu capturer sur place...

@Vincent, tout spécialement: merci à toi pour nous avoir organisé ce super trip!!! Si Pascal et moi allons pouvoir partager ces souvenirs et ces images du Costa Rica, c'est avant tout à toi que nous le devons...

Amicalement,

Xavier

[...]

1. LA PROPOSITION

"Si je vous propose sur une quinzaine de jours, durant l'été qui vient, un petit séjour pour photographier des espèces comme le Puma, l'Ocelot, le Queztal resplendissant, le Tapir de Baird, les Dendrobates, les Toucans, les Aras macao, les Colibris, vous en êtes ou pas ?"

Nous sommes quatre potes à avoir répondu à cet appel de Vincent, bien connu sur Wilipi et passionné du Costa Rica:

• - Pascal, le pote wilipien , photographe émérite à l'inébranlable zénitude ;
• - Laurent, le naturaliste à l'oeil affûté, qui a potassé comme personne le guide ornitho du Costa Rica ;
• - Manu, le frère de Vincent, armé de son irrésistible humour pince-sans-rire, dont c'est le premier trip photo ;
• - Puis il y a moi, pour assurer le quota de belgitude parmi tous ces Français.

Le Costa Rica, c'est près de 5% des espèces vivantes recensées concentrées sur 51.100 km², soit un territoire pas beaucoup plus grand que la Belgique ! Le Costa Rica, c'est aussi une incroyable diversité de reliefs et de climats pour ce petit pays situé à la fois entre deux continents et entre deux océans. Ceci explique cela...

Impossible de tout découvrir, bien sûr, mais Vincent nous a concocté un itinéraire des plus alléchants. Voici un aperçu des principaux sites que nous allons visiter:

1. Le Parc National du Corcovado, la "petite Amazonie" du Costa Rica, et sa forêt tropicale humide ;
2. Bahia Drake et son incroyable herpétofaune. Une sortie en mer est également au programme, vers la mystérieuse Isla del Caño;
3. Paraiso Quetzal, perché au sein de la forêt de nuages. Nous partirons à la recherche de l'insaisissable quetzal resplendissant ;
4. Le Costa Rican Amphibian Research Center, réserve privée abritant l'une des grenouilles arboricoles les plus rares au monde, en danger critique d'extinction ;
5. La Selva, une station de recherche de l'Organization for Tropical Studies (OTS), au milieu de la forêt tropicale de plaine du versant caribéen ;
6. Enfin, El Socorro, une halte à 1000 mètres d'altitude, coincée entre les pics menaçants du Cerro Congo et le volcan Poas.

[...]

Ce carnet sera illustré à quatre mains avec Pascal, et peut-être même un peu plus si Manu ou Laurent nous font le plaisir de partager quelques-unes de leurs images.

Pour assurer la prise de vues j'avais emmené pour ma part:

1. deux boîtiers, principal et secours (qui sera bien utile ): Canon EOS 7D et 50D ;
2. quatre objectifs: Canon 300mm/2.8L, Sigma 70-200mm/2.8, Canon 100mm/2.8 macro, Tamron 17-50mm/2.8 ;
3. un compact étanche, l'Olympus TG-2, avec GPS intégré, altimètre et tout et tout ;
4. et puis le strict nécessaire (ahem) qui fait que le bagage de cabine est en surpoids de quelques kilos. Il a fallu faire des choix, mais j'ai eu du mal !

Le cadre est magnifiquement posé et "prosé" Xavier ! Ce que j'ai hâte de découvrir tout ça, même si j'ai déjà eu droit à un aperçu pascalesque de haut vol

oh là là... Quelle intro
L'attente est insupportable

Ce programme. Je sais à quelle porte frapper le jour où je vais dans le coin ! Bon, les photos là, hein, j'ai mangé, j'ai bu, j'ai fini ma pastèque et maintenant on veut les photooooos

Il est connecté, allons nous avoir (enfin) une suite pourquoi pas des photos...

En un jour et demi d'existence, le carnet de Xavier, c'est :
- 150 vues, 21 réponses, pour deux articles et une très belle photo !

Allez Xavier, tes "followers" trépignent d'impatience ! en même temps, a-t-on le droit de presser un orfèvre ?

[...]

2. LE VOYAGE

Dix-neuf heures et vingt-trois minutes, ça fait près de 70.000 secondes, et ça fait long. Et c'est le temps qu'il faut pour relier Bruxelles à San Jose de Costa Rica en passant par Madrid, où j'ai rejoint le reste du groupe, et Panama City, où nous avons atterri sous une pluie battante.

Arrivée à San Jose, Aeropuerto Juan Santamaria. Nous sommes le 16 juillet, il est près de sept heures et demie du soir, heure locale, et nous sommes morts de fatigue. La moiteur nous saisit dès que nous sortons de l'aéroport, mais au moins il ne pleut pas. Leo, qui sera notre guide durant la seconde semaine du voyage, nous accueille. Poignées de main, brèves présentations, petites formalités. Leo nous quitte quand notre minibus arrive, qui nous conduit à l'Hotel Aeropuerto, le bien nommé. Douche, dodo. Demain, un taxi vient nous chercher tôt le matin, direction Puerto Jimenez, aux portes du Corcovado !

X 001. 17 Juillet, peu avant 7 heures du matin. Nous voilà partis pour plus de cinq heures de route...



X 002. Nous avons changé de véhicule à mi-chemin. Et voilà que notre nouveau chauffeur s'arrête pour embarquer un passager supplémentaire.



X 003. Midi. Nous voici enfin arrivés à Puerto Jimenez !



Remarquez ses allures de mégapole futuriste: c'est que j'ai pris soin de vous en montrer la seule rue goudronnée.

À Puerto Jimenez, nous aurions dû rencontrer Dionisio (Nito pour les amis), notre guide pour la première semaine. Seulement voilà, Nito est alité avec 40°C de fièvre, frappé par la dengue: plusieurs cas ont été signalés dans la région, de quoi donner un peu plus de piquant à notre aventure...

C'est donc un autre guide, Roger, qui doit remplacer Nito au pied levé. Il est censé nous attendre devant le cybercafé El Sol, sur la rue principale. Super, nous sommes pile à l'heure au rendez-vous. Seulement voilà, pas de Roger, ni devant le cybercafé, ni à l'intérieur. Nous attendons et les minutes s'égrènent...

[...]

Mais ou est Roger !!

la suite! ... la suite! ... la suite! ... LA SUITE!!!

Merci pour votre enthousiasme, et pour votre patience.
La suite, donc !

[...]

Bon, je demande gentiment à la tenancière du cyber de nous prévenir, por favor, si un certain Roger vient à passer. Et nous nous installons chez Carolina, sur le trottoir d'en face afin de nous plonger dans une étude approfondie des souches locales de Saccharomyces cerevisiae, et de nous restaurer.

X 004. Pascal et Laurent en pleine étude:



X 005. Nous surveillons le cybercafé du coin de l'oeil, mais toujours rien !



Nous sortons bientôt les jumelles et le bouquin d'identification, le Garrigues & Dean. C'est qu'il y a une quantité impressionnante de piafous à observer, dans les airs, sur les toits, par terre, partout !! Laurent nous impressionne par son savoir, on voit qu'il l'a potassé, le guide !

Voici les espèces que nous observons, et ce sans même nous éloigner de la grand-rue: Pigeon rousset, Amazone à lores rouges, Ara rouge, Ibis blanc, Ani à bec lisse, Toucan de Swainson, Urubu noir, Pic ouentou, Hirondelle chalybée, Quiscale à longue queue. Rien que ça...

[...]

donc là si je suis bien, on a des photos de maison et des listes d'oiseaux...

(je trépigne sur ma chaise... )

[...]

L'heure tourne, il est déjà plus de 4 heures de l'après-midi et ce soir, nous devons être à La Selva, une posada (auberge rustique et isolée) aux portes du Corcovado. Mais où est donc Roger? Depuis quelque temps déjà Manu a contacté Vincent, qui tente de joindre Nito (enfin, j'imagine, hein Vincent ), mais sans succès...

Le salut vient de la tenancière du cyber, qui vient me chercher dans la rue pour me passer quelqu'un au téléphone... Roger ! Qui se confond en excuses, qui m'explique que Nito avec ses 40°C de fièvre s'est trompé sur le jour du rendez-vous, nous n'étions attendus que demain... Qui me promet qu'il enfourche sa moto à l'instant, et qu'il sera là dans dix minutes...

X 006. ... et qui tient parole!


Gros soulagement, d'autant que le gaillard est très sympa. Et efficace: il s'occupe du taxi-brousse, qui ne tarde pas à arriver. Roger nous propose alors de piquer une pointe jusqu'à la mangrove de Puerto Jimenez. Il y a là des animaux très familiers, que les locaux viennent nourrir de temps en temps. En voiture ! Nous chargeons les bagages tant bien que mal, dans le coffre, à nos pieds, sur nos genoux... la voiture est pleine comme un oeuf.

Trois minutes plus tard, c'est le premier vrai contact avec la nature costaricaine: une promenade d'une cinquantaine de mètres entre les arbres, qui nous mène au bord de l'eau saumâtre.

X 007. Et voici la version locale du canard colvert : Caiman crocodilus, le Caïman à lunettes (Spectacled caiman) qui s'approche, tout sourire, pour réclamer sa pitance...



Un peu plus loin, il y a également deux crocodiles américains (Crocodylus acutus). Ils resteront à distance. Nous observons également des aigrettes neigeuses ainsi qu'un martin-pêcheur d'Amérique. Et sur le chemin du retour, des caracaras à tête jaune.

Il reste à s'occuper de quelques préparatifs. Le ciel s'est couvert, une partie des bagages doit aller sur le toit, il faut les emballer dans de gros sacs poubelle, qu'il faut encore acheter... Et puis, il y a la question des chaussures. Nous sommes tous équipés de bonnes chaussures de trekking, mais Roger nous assure que ça ne convient pas du tout pour la gadoue du Corcovado. Et il a raison, rien de tel que les bottes de caoutchouc made in China, à la mode Tica !

X 008. 10$ la paire au supermercado. Une affaire ! Photo-souvenir : Roger, Laurent, Pascal et Manu.



Bien. Nous sommes bottés, prêts à partir. Il pleut de plus en plus fort. Direction, La Tarde. Une heure pour 35 kilomètres de route, puis d'une piste encaissée, boueuse, glissante, qui monte, descend, serpente parmi les arbres et va nous secouer comme des pruniers. Un séjour à La Tarde, ça se mérite !

[...]

Je suis Pascal: l'homme dont un oeil est derrière une bière, l'autre derrière un boitier, celui qui sourit en testant des bottes à 10 dollars dans un bled improbable.

un peu en retard: la fresque en arrière plan du bistrot "en attendant Roger" , comme dans Beckett.