SUJET : Odonates, libellules, demoiselles ou agrions en France

Salut Olivier,

encore un fil qui s'annonce passionnant. J'aime beaucoup aussi ces insectes, très colorés et variés, mais pas toujours facile à identifier (d'ailleurs je vais en mettre dans le fil sur l'identification si tu peux m'aider).

La présentation que tu as faite est très intéressante, malgré ces noms barbares... je ne me suis jamais plongé dans la classification de ces animaux: qu'est-ce qui distingue les zygoptères des anisoptères ?? (j'avoue que je n'avais jamais entendu ces noms, je connaissais plus gomphidé, aeshnidé...)

Encore une question sur les femelles andromorphes : sais-tu comment cela arrive ? est-ce une femelle qui "décide" de ressembler à un mâle, ou est-ce toutes les femelles à une certaine période de leur vie ? En tout cas, c'est encore une raison de s'étonner et de s'émerveiller devant la nature...

C'est en arpentant une zone humide très riche en faune (oiseaux nicheurs & migrateurs comme les Rémiz pendulines, Coucous-geais, Marouettes poussins et ponctuées, libellules, Cistudes d'Europe...) parcourue par le Roubaud, petit fleuve côtier sur la commune de Hyères (Var), que je saisi ces Ischnures élégantes en coeur copulatoire.



Vue de dessus.

Salut Dietmar,

Pour l'identification, il y a quelques espèces faciles, mais le plus souvent, il faut être très méthodique. Il faut une bonne clé de détermination comme dans le livre que j'indique en page 1 de ce fil ("Les libellules de France, Belgique et Luxembourg"). Avec photos, il faut absolument avoir les ailes entières avec les nervures bien nettes car la disposition des nervures est très importante, il y a des zones à reconnaître, des petites nervures à compter... Il faut aussi prendre le même individu bien de profil pour avoir les pièces sexuelles, de face pour certaines espèces, de dessus, des 3/4 avant, bref, bien tourner autour !!!

Ce n'est pas toujours évident d'y parvenir mais, tourner autour du sujet est de toute façon un sport intéressant pour varier les points de vue de nos photos.

Les odonatologues capturent les libellules au filet, il peuvent ainsi examiner aisément les différents critères, utiliser leur clé de détermination, puis relâcher la bête. Pour certaines espèces il faut avoir une autorisation. Perso je ne capture pas, j'identifie quand je le peux sur photo. Je suis assuré d'arriver au genre, mais pas toujours à l'espèce.

Zygoptères / anisoptères, sont très faciles à identifier. Les anisoptères sont les grandes libellules, contrairement aux zygos, leurs ailes antérieures sont différentes des postérieures, d'où le nom "anisoptère". Posées elles portent leurs ailes sur un plan horizontal alors que les zygos les replient à la verticale. Elles n'ont pas du tout la même tête .

Pour l'andromorphisme, je pense que ça arrive aléatoirement, mais je n'ai pas spécialement étudié la question. Je sais par contre que dans certains groupes, comme les Orthétrums, les femelles acquièrent des caractères de mâles en prenant de l'âge, notamment en se recouvrant de "pruine", sorte de cire bleue qui recouvre les mâles dès l'âge adulte. Mais elles brunissent en même temps, et les vieilles femelles de fin de saison deviennent à peu près non identifiables.

Aeshnidae, Gomphidae, Libellulidae, par exemple, sont bien des familles faisant partie du groupe des Anisoptères. Patience, ils arrivent..., ainsi que les orthétrums pruineux et les vieilles femelles-OVNI, mais, attendons un peu, je n'en n'ai pas fini avec les zygoptères.

Un sujet minutieusement renseigné et superbement illustré !

Changement de famille. Zygoptères toujours, bienvenue aux Platycnemididae, outch, le gros mot que voilà !

Je les trouve près des cours d'eau en eaux vives comme ici, le Las (Le Revest, Var).

Tout d'abord la femelle.


Déjeuner :

Les mâles, eux, tirent plus sur le bleu. Photos prise aux rives du Las (Le Revest, Var).

Pour finir avec cette espèce, voilà une ponte, avec le mâle qui reste accroché à la femelle, ça donne une allure au couple que je trouve un peu extraterrestre


Attention cette espèce n'est pas très facile à identifier et se confond facilement avec le Pennipatte bleuâtre / Agrion à large patte (Platycnemis pennipes)

Un de mes sujets photographiques préférés: les Libellules ! ... vivement avril, chez moi c'est les premières apparitions des petites nymphes
Bonne idée Olivier

Pascal

La plus précoce que j'ai vue est la Brunette hivernale / Leste brun (Sympecma fusca) dès le mois de mars - plus que quelques semaines à attendre

Olivier, je suis émerveillée par tes connaissances et par la qualité des photos. En particulier je trouve magnifiques les photos du mâle du Pennipatte blanchâtre (quel nom !) 4-4, 4-5 et 4-6 avec cette belle lumière

Merci Catherine

Mes connaissances restent franchement assez rudimentaires, autodidactes, issues de mes lectures et de mes sorties sur le terrain, mais j'avance pas à pas. J'espère cette année faire de nouvelles découvertes

Passons à la couleur verte


L'identification des lestes peut être assez subtile. Il y a deux autres espèces possibles par chez moi, comme le Leste barbare / Leste sauvage (Lestes barbarus), et le Leste verdoyant (Lestes virens), Heureusement, le Leste vert reste reconnaissable par la pointe visible sur les flancs du thorax à la frontière entre les bandes de couleur verte et jaune.

Parmi les Lestidae il y a la Brunette hivernale, une des libellules les plus précoces de l'année.

Il y a dans ton topic de superbes sujets Ca vaut le détour !
encore merci pour les Exifs et toutes les données concernant chacune des espèces.